ESSAI Porsche 944 : Trop méconnue

Avec son moteur avant à 4 cylindres refroidi par eau, la 944 n’a pas été appréciée de tous les porschistes. Pourtant, en 1981, avec son V8 de 928 coupé en deux, elle permettait de combler l’écart entre la 924 et la légendaire 911.

Publié le 16 novembre 2018
Temps de lecture : 5 min

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ESSAI Porsche 944 : Trop méconnue

Avec ses formes plus marquantes que celles de la 924 – dont les ailes arrière élargies – et son meilleur équilibre que la 911, la 944 est la voiture de loisir idéale pour Grégory, notre propriétaire du jour. Vrai passionné d’automobile et d’horlogerie, entre autres, ce menuisier connait l’histoire de son modèle par cœur ! Lors de notre rencontre, il nous a même avoué que selon lui, les représentants de chez Porsche restaient tous « trop » fans du mythe 911. « Voilà pourquoi il est plus compliqué de trouver des pièces pour ma 944 », nous avait-il déclaré en rigolant. Pourtant, lorsqu’on s’intéresse à ce modèle, on se rend compte qu’il possède plein de caractéristiques séduisantes.

Un V8 coupé en deux

À commencer par son moteur 4 cylindres en ligne de 2,5 litres, conçu et développé à 100% par Porsche, contrairement au 4 cylindres de la 924 qui possédait un bas-moteur Audi. Le 4 cylindres de la 944 provient du V8 de la Porsche 928, premier modèle de la marque à recevoir un V8 installé à l’avant. Il s’agit donc purement et simplement d’un V8 coupé en deux. Il suffit d’ailleurs de soulever le capot de la 944 pour s’en rendre compte : l’inclinaison du 4 cylindres ne ment pas !

944_Moteur

Parfaitement équilibrée

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Lorsque Porsche décide de lancer une gamme de modèles à moteur avant au milieu des années 70, c’est en partie pour compenser la perte de vitesse des ventes de 911, mais aussi parce que Porsche voulait proposer une voiture d’entrée de gamme efficace, confortable et accessible à tout le monde au quotidien. Si la mécanique de base de la 924 (2 litres, 125 chevaux) avait été jugée un peu « juste », il n’en est rien pour celle de la 944. Sur la Phase 1 de 1984 de Grégory, elle développe 163 chevaux. « C’est justement ça qui est agréable sur les routes d’aujourd’hui. Pour la balade et sans assistance, il ne faut pas davantage de puissance ! »

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En outre, l’architecture radicalement opposée à celle d’une 911 met en confiance une fois au volant. Avec le moteur à l’avant et la boîte de vitesses – automatique à 3 rapports sur cet exemplaire – calée devant le pont à l’arrière, la répartition des masses frôle le 50/50.

Minutieusement entretenue

« À 18 ans, j’ai quasiment appris à conduire avec cette voiture », nous dit Grégory, 3e propriétaire de celle qui nous occupe. Le premier propriétaire était le patron de son papa, ce dernier ayant été le second acquéreur. Ainsi, Grégory a encore en sa possession la facture d’achat de sa 944, qui date de 1984. Aujourd’hui, le compteur affiche 190.000 km. Le moteur – toujours d’origine – a été complètement refait à 140.000 km (pour accueillir la 98 sans plomb, notamment) et tourne comme une horloge. Récemment, Grégory a remplacé l’échappement, les amortisseurs ainsi que les disques et les plaquettes de frein. De quoi nous mettre en confiance pour un petit galop d’essai !

Un Targa ?

Dès la mise en route (au quart de tour !), un sentiment de bien être nous envahit avec ce bruit, ces vibrations et cette odeur – subtile, il est vrai – d’essence. On perçoit directement que ce 4 en ligne a du potentiel ! Il devait être sympa le V8 de la 928 ! Plus surprenant : il faut s’habituer au volant à trois branches assez imposant, ainsi qu’à la boîte de vitesses automatique… à trois rapports. Et dire qu’aujourd’hui on en compte parfois 10 ! « S’habituer », avons-nous dit ? En fait, pas du tout ! Cette boîte s’en sort merveilleusement bien vu l’époque. Les positions 1 et 2 permettent des démarrages plus musclés. Seul le mode Drive gère automatiquement la totalité des rapports.

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Comme le dit très justement Grégory, « on sent vraiment bien le train arrière » grâce à une assise très basse. C’est toujours mieux avec une propulsion ! La direction, quant à elle, est bel et bien signée Porsche, pas de doute ! Et grâce aux nouveaux amortisseurs, on perçoit aisément que le châssis tient sur un rail. Quelle belle découverte !

944_Targa

Pour encore grimper sur l’échelle du plaisir, l’exemplaire de Grégory s’apparente presque à un Targa, grâce au toit qu’il peut enlever et placer dans sa housse en cuir située dans le coffre. De quoi profiter, cheveux au vent, du son assez rauque de notre « demi V8 ».

Essentielle pour Porsche

Selon le Porsche Club de France, la 944 Phase 1 comme celle de Grégory a été produite à quasiment 65.000 exemplaires. Plus de 47.000 exemplaires de Phase 2 ont été assemblés. À cela, il faut encore ajouter les productions des modèles S, 2,7 litres, Turbo, Turbo Cup et 3.0 S2 pour culminer à plus de 162.000 exemplaires produits. Alors, certes, il ne s’agit pas d’une 911 mais commercialement parlant, la 944 a été un modèle essentiel pour la marque de Stuttgart !

944_Interieur

Aujourd’hui, la 944 2.5 se négocie aux alentours des 10.000 €. Comptez près de 50.000 € pour une Turbo Cup qui, à l’époque, avec ses 250 chevaux, possédait l’un des 4 cylindres les plus puissants du marché…

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