En 2025, une nouvelle norme, l’Euro 7, qui régule les émissions des voitures neuves entrera en vigueur et, comme attendu, elle sera nettement plus stricte que l’Euro 6 actuelle. De manière générale, il est attendu – les détails seront connus le 5 avril prochain – que les valeurs plafond pour les polluants atmosphériques soient réduits de moitié et que la voiture soit capable de respecter ces tolérances pendant 15 ans ou 240 000 km au lieu de 5 ans et 100.000 km aujourd’hui. Si elles sont confirmées, ces prescriptions vont représenter un sacré défi pour les constructeurs automobiles qui vont devoir mener de gros travaux en recherche et en développement. Ce qui n’est possible qu’en consentant de gros investissements.
Comme toujours, il est évident que ces coûts supplémentaires seront répercutés sur les consommateurs. Mais qu’en pensent ceux-ci quand on sait que les tarifs des voitures neuves ont déjà considérablement augmenté ces dernières années et que les automobilistes sont de moins en moins enclins à investir beaucoup d’argent dans une nouvelle voiture en raison de l’incertitude qui plane sur l’avenir des motorisations ?
Coût supplémentaire pour l’Euro 7
C’est précisément la question qu’a posée Transport & Environment, une organisation indépendante qui milite pour une mobilité plus verte. L’organisme a mené une grande enquête dans plusieurs dans pays européens ce qui a abouti à la participation de plus de 8.000 personnes en Allemagne, en France, en Espagne, en Italie, en Pologne, en République tchèque et en Roumanie. Parmi les questions générales posées sur la norme Euro 7 figurait aussi celle-ci : « êtes-vous prêt à payer 500 euros de plus pour une nouvelle voiture si celle-ci polluait nettement moins ? ».
Il apparaît que plus des trois quarts (76%) des répondants sont d’accord avec un durcissement des mesures. Ils pensent en effet que les marques automobiles devraient être obligées juridiquement de réduire davantage les émissions nocives de leurs voitures thermiques, comme le prévoit la nouvelle norme Euro 7. Parmi les personnes interrogées, 65% étaient également prêtes à payer un prix plus élevé pour acquérir une voiture plus propre, le tout dans une fourchette oscillant entre 100 et 500 euros.
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L’Europe de l’Est moins convaincue
Cela dit, cette réponse de l’acceptation d’un coût supplémentaire doit toutefois être nuancée. Car les réponses positives concernent surtout les personnes originaires des pays d’Europe occidentale, soit 2.100 répondants sur le total des 8.000 interrogés. Il apparaît donc que les populations de l’est de l’Europe ne le voient pas de cet œil-là. Transport & Environment défend toutefois ses résultats faisant valoir qu’en 2020, 68 % des voitures neuves vendues dans l’Union européenne avaient été écoulées dues en Allemagne, en France, en Italie et en Espagne. La Pologne, la République tchèque et la Roumanie représentaient, ensemble, moins de 8 % des acheteurs.
Au final, on se dit que cette enquête n’est que le reflet de la réalité, une réalité qui montre une Europe à deux vitesses sur le plan écologique. L’ouest, plus riche, s’engage résolument dans la transition écologique en général et la voiture électrique en particulier et il est manifestement prêt à le payer au prix fort. À l’inverse, l’Europe de l’Est, plus pauvre, n’envisage pas de devoir payer pour cette transition. Ce qui signifie qu’elle sera aussi laissée pour compte. Voilà la réalité, dure, difficile et qui montre ô combien il sera compliqué de faire passer un plan climatique à l’échelle européenne et encore plus au niveau mondial.
Or, les signes avant-coureurs sont déjà nombreux. En effet, beaucoup de constructeurs automobiles ont déjà commencé à réduire leur offre, tout simplement parce qu’il n’est pas tenable économiquement de développer une large palette de moteurs thermiques. En conséquence, ce sont surtout les petites voitures bon marché qui vont disparaître du catalogue ce qui implique que de moins en moins de consommateurs seront en mesure de se payer une nouvelle voiture. Cette casse sociale annoncée n’est finalement rien d’autre que le fait de normes d’émissions de plus en plus strictes – voire irréalistes – dictées par la Commission européenne ainsi qu’à l’absence de subventions aux particuliers pour accompagner la transition vers la voiture électrique.
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