Depuis 1992, tous les véhicules neufs vendus en Europe doivent se conformer à la norme Euro. Il s’agit de prescriptions obligatoires qui fixent les tolérances en matière de rejets de polluants atmosphériques (CO, particules MP10 et PM2,5, NOx, etc.) et qui dictent également de quels équipements de dépollution les véhicules doivent être impérativement équipés.
Les normes Euro sont en moyenne revue tous les 5 ans, avec des évolutions en fonction des situations. Par exemple, la norme Euro 6 est entrée en vigueur en 2014, mais elle a été imposée par étapes : l’Euro 6b est arrivée en 2015 et a imposé des restrictions supplémentaires, comme l’Euro 6c introduite en 2018 et qui rendait obligatoire le filtre à particules pour les « essence » ou encore les pièges à NOx pour les moteurs Diesel. Et en 2019, c’était au tour de la norme Euro 6d-TEMP qui était imposée, amenant avec elle toute la procédure d’homologation WLTP.
Bref, la législation évolue constamment, ce qui contraint les constructeurs à amender leurs mécaniques, voire à arrêter leur production quand elles ne sont plus compatibles. Ou que les frais d’aménagements sont jugés trop élevés.
L’Euro 7 en 2025
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La norme Euro 7 est donc attendue pour 2025 et il est clair qu’elle va encore se montrer plus contraignante avec les moteurs à combustion en termes de rejets atmosphériques. L’enjeu d’aujourd’hui est précisément de savoir quelles seront les nouvelles prescriptions. L’Europe hésite toutefois encore. Car au départ, il était prévu que la Commission européenne poursuive un objectif de réduction des émissions de CO2 de 55% entre 2021 et 2030. Or, aujourd’hui, plusieurs options sont sur la table, dont un objectif de réduction de… 75%.
On l’aura compris : en fixant des objectifs aussi ambitieux (pour ne pas dire irréalistes), l’Europe cherche surtout à imposer la voiture électrique comme unique solution. Si bien d’ailleurs qu’il est très probable que certains constructeurs n’aient d’autre choix que de ne plus proposer que ce type de véhicules pour encore être autorisé à vendre des automobiles.
Les constructeurs sont d’ailleurs montés au créneau, sommant la Commission de clarifier ses intentions. Ceux-ci indiquent qu’au plus le temps passe, au plus les prescriptions seront irréalisables, car la recherche prend du temps. Il faut dire que le contenu de la norme Euro 7 était attendu pour fin 2021 et que les autorités européennes ont décidé de reporter sa présentation au 5 avril 2022 !
Le média allemand Bild a partagé une étude en 2021 qui détaillait toutefois les bases de travail de la Commission autour de la norme Euro 7. Et à sa lecture, on constate que la norme Euro 7 ne ferait rien d’autre que de diviser par deux les seuils de la norme Euro 6. Soit des niveaux de rejets de 30 mg/km de NOx (contre 60 en essence et 80 en Diesel actuellement) et de 100 à 300 mg/km en matière de CO (contre 500 et 1000 pour l’essence et le Diesel aujourd’hui).
Bien entendu, les constructeurs ont fait part de leur proposition par le biais de leur fédération, l’ACEA. On peut y lire que par rapport à la norme Euro 6 la plus évoluée, ceux-ci prescrivent de réduire de moitié le CO, mais de 10% seulement les hydrocarbures (THC), d’un tiers les particules fines (PM) et d’environ 40% les oxydes d’azote (NOx), soit 35 mg/km.
Un cycle d’homologation plus compliqué encore
En outre, on apprend aussi que l’actuel cycle d’homologation – qui est déjà un casse-tête en WLTP flanqué des tests en conditions réelles RDE – devrait aussi se compliquer davantage, car d’autres polluants pourraient désormais en ligne de compte comme l’ammoniac (NH3).
Et ce n’est pas tout : alors qu’aujourd’hui, les véhicules doivent pouvoir respecter la norme Euro sur 100.000 km ou 5 ans (car un moteur s’use et n’est plus forcément capable de tourner comme au premier jour), on apprend que la norme Euro 7 pourrait porter l’exigence sur 240.000 km ou… 15 ans !
Il faudra encore attendre quelques mois pour connaître le contenu exact de la norme Euro 7 et ses contraintes réelles. Cela dit, il n’y a pas de fumée sans feu et on l’aura compris, que ça sent le sapin pour les moteurs thermiques qui vont devenir trop complexes et trop chers à développer. Il ne faut probablement pas chercher plus loin l’annonce d’intention de certains constructeurs de passer à une gamme 100% électrique avant 2030. Car, bien que les batteries soient chères ou qu’il reste du travail pour développer une voiture électrique qui pourra proposer les prestations d’une thermique (en matière d’autonomie et de flexibilité, s’entend), concentrer leurs efforts et leurs investissements sur une seule technologie sera probablement moins onéreux que de se disperser pour une technologie qui, n’ayons pas peur des mots, est vouée à disparaître à moyen terme.
On peut d’ailleurs raisonnablement se demander si la norme Euro 7 ne sera en outre pas la dernière ? En effet, quel serait l’intérêt de légiférer avec une norme Euro 8 pour les 5 années restantes, période en outre au cours de laquelle le moteur thermique sera peut-être devenu une rareté sur nos routes (pour les voitures neuves).
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