Les voitures électriques gagnent du terrain en Europe, mais cette marque chute

Les premiers chiffres de vente de la nouvelle année sont positifs pour la plupart des marques automobiles qui ont investi massivement dans les voitures électriques. À l'exception d'une marque, qui semble perdre le moral - mais c'était écrit dans les étoiles.

Publié le 27 février 2025
Temps de lecture : 4 min
Les voitures électriques gagnent du terrain en Europe, mais cette marque chute

La nouvelle année commence avec une lueur d'espoir pour les constructeurs automobiles qui ont lié leur destin à la prise électrique. Alors que les ventes globales de voitures en Europe ont connu une baisse de près de 3 %, le segment des voitures électriques a réussi à faire un bond en avant. Celles-ci occupent désormais 15 % du marché, ce qui représente une solide croissance par rapport aux 10,9 % de l'année dernière. Pourtant, tout le monde ne boit pas le champagne.

Chez Tesla, autrefois pionnier incontesté de la révolution électrique, il n'y a pas de cris de joie, mais des malédictions étouffées. Les ventes en Europe ont chuté de moitié en janvier, à peine 7 517 unités ont quitté les salles d'exposition, confirmant ce que nous avons cité déjà. La success story d'Elon Musk semble tranquillement se fissurer, et ce n'est pas seulement dû à la concurrence. Le grand manitou lui-même y va de ses jeux de mots politiques qui font mauvais effet auprès d'une partie croissante du public européen. Musk soutient ouvertement Donald Trump ? C'est aussi populaire en Europe qu'une voiture 12 cylindres lors d'une conférence sur le climat.

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Des prix en chute libre

Le terme « Tesla shame » (honte de la Tesla) apparaît aux Pays-Bas, entraînant un afflux de voitures Tesla d'occasion et une chute libre des prix. Aux États-Unis, Polestar tire intelligemment parti de cette situation en accordant aux personnes qui changent de Tesla un bonus de conquête de 5 000 dollars. En Allemagne, le plus grand marché européen des véhicules électriques, la marque est également durement touchée. Seules 1 277 voitures y ont trouvé preneur, soit le nombre le plus bas depuis juillet 2021. La France a ajouté à cela une chute de 63 % des ventes. Pour une marque qui a jadis établi la norme en matière de mobilité électrique, il s'agit d'une tournure des événements carrément douloureuse.

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Et tandis que les chiffres de Tesla saignent, les concurrents sentent le sang. BMW a vu ses ventes de véhicules électriques augmenter de 36 %, avec 13 715 unités vendues en janvier, avec l'iX1 comme cheval de bataille. La MG chinoise a également connu une croissance solide de 36,8 %, malgré des droits d'importation très élevés. La Belgique est en tête du peloton européen avec une hausse de 37,2 % des ventes de véhicules électriques. Seule l'Allemagne, avec une hausse de 53,5 %, fait mieux.

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Retards et valeurs résiduelles

Le marché européen des véhicules électriques devient tranquillement un champ de bataille, et Tesla perd du terrain face à des noms bien établis et à de nouveaux concurrents. Mais la marque insiste sur le fait qu'il existe des explications rationnelles à la chute soudaine des ventes. Le constructeur met en avant la transition vers un Model Y mis à jour, qui a retardé les livraisons. La version liftée est depuis arrivée en Belgique et dans d'autres pays européens, mais il reste à voir si elle peut réparer les dégâts. 

Il y a aussi la question des valeurs résiduelles. Les Tesla perdent de la valeur comme une brique, ce qui rend le leasing plus cher et fait hésiter les consommateurs. L'achat d'une Tesla était autrefois une décision intelligente ; aujourd'hui, il s'agit plutôt d'un pari dont les perspectives d'avenir sont médiocres. Si l'on ajoute à cela une concurrence accrue, une aversion croissante pour Musk et la sensibilité du public européen aux opinions politiques, on obtient la recette d'une solide perte de parts de marché.

Enfin, la tendance au rebond des ventes en Europe devra également se confirmer. Selon l'ACEA, l'association professionnelle européenne de l'automobile, qui a publié les chiffres, le marché des voitures électriques se situe désormais dans la moyenne d'il y a deux ans. Ce n'est pas suffisant. Selon l'organisation, la part doit encore augmenter pour atteindre un quart des ventes, sous peine d'amendes pour non-respect des objectifs en matière de CO2, qui pourraient atteindre 16 milliards d'euros au total pour le secteur. Il y a donc encore du pain sur la planche, et pas seulement chez Tesla ...

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Par Piet Andries Rédacteur automobile
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