François Gemenne est une spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et il enseigne ces matières à Sciences Po Paris et Grenoble et à l’Université libre de Bruxelles (Belgique). Bref, l’homme est un fin connaisseur et il donnait une interview sur DH Radio où il a pris position de manière assez abrupte sur les voitures de sociétés.
Ses recherches sont essentiellement consacrées aux migrations et aux déplacements de populations liés aux changements de l’environnement, ainsi qu’aux politiques d’adaptation au changement climatique. Selon lui, le monde n’est pas sur la bonne voie pour une transition climatique durable, notamment en Belgique où les indicateurs ne sont pas favorables. Pour rappel, la Belgique fait clairement partie des mauvais élèves et les engagements pris lors de la COP de Paris ne sont pas vraiment respectés.
Les transports problématiques
Pour François Gemenne, les transports restent en Belgique un sujet particulièrement délicat et problématique, car la vitesse à laquelle on décarbone ces transports est largement insuffisante. Pire : ce serait le secteur des transports qui serait le plus lent dans le cadre de la transition. Et il y aurait une raison à cela : les voitures de société. Pour François Gemenne, il faudra couper cet avantage définitivement, car elles incitent leurs utilisateurs à rouler davantage parce qu’ils ne supportent pas les frais de carburant. Or, les transports en commun resteront toujours plus chers que la voiture payée par l’employeur estime Gemenne. Il y a donc une concurrence déloyale.
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Le problème pour ce spécialiste, c’est que nos transports sont entièrement orientés voiture. En effet, pendant des années, on a incité les gens (encore plus avec le coronavirus) à s’installer à la campagne, un lieu où il est impossible de faire sans voiture, car l’offre de transports publics est plus qu’insuffisante. C’est l’un des talons d’Achille de notre pays et il faudrait donc massivement investir.
Les Ecolos responsables ?
François Gemenne indique en outre que les écologistes sont au pouvoir et qu’ils ont donc une énorme responsabilité dans cette situation. Or, ils ont les leviers du pouvoir, mais ne s’en servent pas alors qu’ils siègent pourtant dans des ministères stratégiques : transport, mobilité, énergie, climat et biodiversité. Le spécialiste se pose donc des questions sur la faisabilité de la transition énergétique en Belgique. François Gemenne indique que pour bien faire, il faudrait baisser nos émissions de CO2 de 40% d’ici 2030 et que la seule année où cette trajectoire était respectée, c’était en 2020 en raison des confinements et de la crise du coronavirus.
On comprend bien les préoccupations de François Gemenne qui sont tout à fait légitimes et nécessaires pour l’avenir de notre espèce. Cela dit, on s’étonne de voir que, systématiquement, l’écologie apparaît comme scindée de la perspective sociale. Car la voiture de société, ce n’est rien d’autre qu’une manœuvre fiscale pour échapper à l’impôt sur le travail qui écrase littéralement les travailleurs. Revoir ce principe, c’est s’attaquer à un beaucoup plus gros morceau : la fiscalité du travail. Non, sans réforme profonde du système, rien ne changera. Mais il faudrait une situation de win-win, à la fois pour l’État et pour le travailleur. Et ça, ça semble très compliqué.
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