Alors que la période des vacances se profile doucement, on constate – mais c’est valable toute l’année – que les hommes se trouvent en majorité derrière le volant et que les femmes occupent souvent la place du passager. Mais pourquoi cette situation ? Car il y a belle lurette que les femmes ont aussi leur permis. Et qu’elles conduisent aussi quotidiennement dans le cadre de leurs activités professionnelles ou pour leurs loisirs.
Marie-Axelle Granié, directrice de recherche en psychologie sociale du développement à l’université Gustave-Eiffel, a une petite idée. Pour elle, la route continue malheureusement à être truffée de stéréotypes et clichés autour de la conduite. On a tous entendu « Femme au volant, danger au tournant ». Or, les femmes ne conduisent pas beaucoup moins que les hommes. Selon une enquête de mobilité française, celles-ci conduisent en moyenne 10.000 km par an contre 11.000 aux hommes. Ce qui est vrai en revanche, c’est que les femmes ne parcourent pas le même type de trajet. Leurs déplacements sont en général plus courts, en accompagnement ou pour les courses. Les femmes conduisent aussi davantage en milieu urbain. Les hommes utilisent quant à eux davantage les autoroutes et les voies rapides.
Une répartition logique ?
Les études psychologiques expliquent cela par les effets des rôles de genre, à l’image de la répartition des tâches à l’intérieur du foyer. Selon Marie-Axelle Granié qui a pu mener une enquête approfondie, dans 80% des cas, c’est l’homme qui conduit quand les deux membres du couple sont dans la voiture. Quel que soit le type de trajet ou de motif. Et, autre fait : dans 60 à 70% des cas, l’homme décide qui conduit donc à quel moment il veut laisser le volant à sa femme… « s’il souhaite lui laisser », précise la chercheuse.
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Mais pourquoi ? Pour Marie-Axelle Granié, l’explication réside dans la symbolique, surannée : pour un homme, quand il conduit sa voiture, il conduit son foyer. Tout simplement. C’est donc très clairement une histoire de rôle de genre et de stéréotypes acquis très tôt dans l’enfance. Un acquis psychologique qui serait donc reproduit de génération en génération, au détriment des femmes. Car celles-ci auraient l’impression que cette activité n’est pas faite pour elle ce qui mène à une perception négative ou dégradée de leur performance.
Un cercle vicieux ?
Le problème, c’est que lorsqu’elles conduisent, les femmes se sentent jugées, donc plus anxieuses, plus nerveuses. Elles sont alors plus sujettes aux erreurs, ce qui contribue à alimenter le stéréotype, analyse la chercheuse. On entre alors dans un cercle vicieux puisque la situation ne fait qu’encourager les femmes à ne pas conduire.
Or, rien n’est plus faux que cette (in)compétence perçue des femmes au volant. Car toutes les études démontrent clairement que les femmes ont moins d’accidents. Il y a aussi moins de décès de femmes sur les routes. Selon VIAS, seuls 23% des victimes de la route et 33% des blessés graves sont des femmes. Les femmes sont aussi plus raisonnables au volant puisque les hommes sont deux fois plus susceptibles de conduire avec un taux d’alcool supérieur à la limite légale que les femmes. Alors messieurs, si on passait le volant plus souvent ?
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