Lire dans l’esprit des conducteurs : cette idée semble relever d’un film de science-fiction et pourtant il s’agit d’une démarche bien réelle qui est menée par Ford et son partenaire Uniklinik RWTH (une entité logée dans le centre de développement de la marque à Aix-la-Chapelle). Les travaux menés actuellement ambitionnent de repérer plus rapidement les phases de manque de concentration en surveillant l’activité cérébrale.
Objectif des travaux
Dans leurs travaux, les chercheurs espèrent identifier une série de réponses cérébrales qui indiqueraient une perte de concentration imminente due à la fatigue. Le but est de pouvoir relier les réponses cérébrales à des manifestations physiques, comme un changement de rythme cardiaque.
Pour arriver à cela, Ford et Uniklinik procèdent à des essais par simulation où un patient est placé dans un scanner IRM doté d’un écran qui simule des situations de conduite avec, notamment des situations nocturnes soudaines comme des évitements. Au cours des différentes phases de conduite, le scanner IRM balaye avant, pendant et après la manœuvre afin d’évaluer le temps de réaction et si la bonne décision a été prise ou pas. D’autres mesures sont aussi effectuées (rythme cardiaque, respiration, etc.) pour tenter d’évaluer au mieux le degré de vigilance.
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Notre cerveau doit-il être surveillé ?
Ce n’est pas la première fois qu’un constructeur se penche sur l’activité cérébrale pour tenter d’améliorer la sécurité. En 2011, Mercedes et… Ford avaient déjà tenté la chose au moyen d’un électroencéphalogramme. La machine balayait le cerveau toutes les 30 secondes pour observer l’imminence d’une décision. Autre exemple : cette année au salon automobile de Munich, Mercedes a aussi communiqué à propos de recherches sur l’activité cérébrale, mais dans le but de commander cette fois certaines fonctionnalités de la voiture (navigation, éclairage ambiant ou choisir une station de radio).
Si le but de diminuer les accidents est certainement louable, on se demande toutefois jusqu’à quel point la technologie doit pénétrer notre intimité la plus profonde à ces fins. Aujourd’hui, les moyens de surveillance sont déjà multiples.
Les GAFAM traquent déjà sans relâche nos habitudes pour en déduire nos comportements futurs et tenter de les orienter. Faut-il continuer dans ce sens ? Car on se doute bien que si on se base sur l’activité cérébrale dans le cadre d’un accident, les conducteurs qui auront pris la mauvaise décision (ou, plutôt, une décision considérée comme telle) se verront très probablement sanctionnés. De quoi encore un peu plus accentuer la fragmentation de la société.
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