Les voitures électriques vont s’imposer à terme, ce n’est pas un scoop. Et la bonne nouvelle, c’est que les (futurs) utilisateurs peuvent espérer des progrès rapides des technologies, notamment pour ce qui touche aux batteries, point sensible s’il en est. Car les automobilistes souhaitent plus d’autonomie qu’actuellement (même si elle progresse) et des vitesses de recharge toujours plus rapides. Et ça arrivera, assez rapidement même, avec les batteries dites solides, plus denses en énergie.
Cette révolution va transformer le marché. On estime en effet ce marché à... 550 milliards d’euros d’ici à 2035, un montant colossal qui, on l’espère, ne reviendra pas uniquement dans les poches de la Chine, déjà très avancée comme on le sait sur le sujet.
L’Europe revient au contact ?
Bien évidemment, dans un contexte de protectionnisme et de besoin de réindustrialisation, l’Europe espère pouvoir encore se faire une place dans la batterie solide, et ce même si la Chine a déjà pris une belle avance, notamment en créant l’an dernier la CASIP (China All-Solid State Battery Innovation Platform), un consortium qui réunit les principaux acteurs de la technologie, dont le leader CATL. L’entreprise fabrique déjà des packs qui présentent une densité de 500 Wh/kg, soit bien plus qu’un pack lithium-ion actuel.
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Cela dit, si les recherches progressent, tout n’est pas encore gagné pour autant. Car des défis continuent de se poser à l’électrolyte solide, comme des packs peu encombrants et qui proposent une conductivité ionique optimale (ce n’est pas encore le cas), le besoin de nouvelles électrodes compatibles avec le lithium-métal, un meilleur processus thermique pour les composants céramiques ou encore la mise au point de nouveaux formats de cellules adaptés à la production de masse. Il y a donc encore du pain sur la planche.
Des chances ?
Selon les exports, la production des batteries solides à grande nécessitera en outre de modifier jusqu’à 60% des procédés de fabrication actuels, ce qui va aussi nécessiter des investissements importants et, forcément, du temps.
Il y a donc urgence et de nombreux observateurs demandent la création d’un consortium de spécialistes, comme c’est le cas en Chine. Il existe des acteurs pour le rejoindre, comme Northvolt, ACC ou Solide Power Europe et, bien entendu, des centres de recherche et des universités qui sont nombreux à tester et expérimenter de nouvelles approches. L’Europe pourrait donc revenir au contact, mais cela nécessite une réponse coordonnée et constructive qu’on a jusqu’ici rarement vue dans le secteur, plutôt rompu à une concurrence effrénée. L’Europe interroge tous les acteurs du secteur jusqu’à la fin du mois de février afin de mettre en place un plan de relance du secteur automobile européen. Assurément, un Airbus de la batterie solide ferait sens, d’autant que l’objectif de l’Europe est de soutenir tous les développements vers l’électromobilité, donc aussi la recherche. Croisons les doigts.
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