Le groupe Stellantis a donc décidé de faire remonter Lancia sur les planches. Une idée un peu curieuse et surtout risquée à la fois dans le contexte difficile, mais aussi parce que l’image de marque du constructeur italien a été écornée ces dernières années, après que Fiat lui ait fait endosser un rôle auquel personne n’a cru : le luxe au lieu du sport. Car il faut se souvenir que la réputation de Lancia était tout entière fondée sur le monde du rallye, notamment avec la Fulvia coupé, la Stratos et la Delta Integrale, sacrée six fois consécutivement, entre 1987 et 1992. Alors, quand Fiat a décrété que Lancia deviendrait une marque de luxe, pas étonnant qu’il n’y ait eu plus personne. Ou presque.
Cette stratégie hasardeuse – pour ne pas dire suicidaire – a mené à l’extinction de Lancia en 2017. Seule l’Italie continuait à être servie, avec la seule Ypsilon qui s’écoulait encore bien (40.000 ex par an) alors qu’elle tirait une carrière longue de 13 ans déjà. Vraiment pas mal.
Retour d’un milieu de gamme
En toute logique, le premier de cordée dans le retour de la gamme Lancia a été l’Ypsilon, polyvalente clone des Opel Corsa et Peugeot 208 et proposée à la fois en motorisation hybride et en full électrique, transition oblige. L’engin montre une certaine personnalité (sauf pour les flancs, identiques à ceux que la Corsa), y compris à l’intérieur avec une planche de bord agrémentée d’une « tavolino » ou petite table circulaire originale.
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Mais Lancia a d’autres ambitions. Et il s’agit notamment de monter en gamme. Dans cette optique, la marque annonce l’arrivée d’un modèle de gamme moyenne, la Gamma, dès 2026. Gamma ? Ce nom symbolise une berline et un coupé dessinés par Pininfarina, vendus entre 1975 et 1984 et qui voulait concurrencer les Citroën GS, Citroën CX et Rover SD1. Le résultat ? Pas brillant. Car le modèle s’est avéré être un total échec commercial avec moins de 25.000 exemplaires produits et, surtout, une fiabilité lamentable. On se demande donc pourquoi Lancia ressort cette appellation aujourd’hui. Mauvaise question sans doute, et, réponse évidente : elle est à chercher chez les as du marketing, ceux capables de ressortir le nom Capri pour un SUV 100% électrique.
Compacte
Mais quoi qu’il en soit, cette Gamma ne reviendra pas sous la forme d’une berline. Il s’agira d’un modèle à hayon, d’une longueur de 4,7 m de long et construit dans l’usine de Melfi, maintes fois menacée de fermeture. Pourquoi là ? Probablement pour pouvoir disposer d’un produit vraiment italien, au sens de l’État.
Selon les premières informations, la Gamma sera basée sur la plate-forme multiénergie STLA Medium capable d’accueillir des groupes motopropulseurs à combustion interne et électrique. Initialement, il s’agissait de lancer un modèle 100% électrique, mais la réalité du marché a poussé manifestement Lancia (ou Stellantis) à proposer aussi une alternative hybride, comme c’est le cas chez Volkswagen, Ford ou Volvo.
Après la Gamma, Lancia ambitionne de lancer une nouvelle version de la Delta. La Gamma proposera des versions électriques (batteries de 73 ou 98 kWh, autonomie de 500 à 700 km, recharge rapide à 160 kW) et des motorisations hybrides, offrant une puissance de 156 à 320 ch avec traction ou transmission intégrale. Pas de quoi faire revire l’ère Delta Integrale, on s’en doute, mais si la renaissance semble actée, espérons simplement qu’elle ne soit pas avortée par des ventes insuffisantes.
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