Y-a-t-il eu des transferts d’argent opaques au sein du précédent gouvernement wallon et plus précisément au sein du cabinet du Climat, des Infrastructures, de l'Énergie et de la Mobilité ? C’est la conviction qu’a en tous cas François Desquesnes (Les Engagés), nouveau ministre wallon de la Mobilité. Celui-ci a en effet constaté un drôle de manège financier sous la législature de Philippe Henry (Ecolo), notamment pour le financement de la quasi-gratuité des transports publics TEC.
Le nouveau ministre a en effet constaté que son prédécesseur avait du trouver 19 millions d’euros pour financer la quasi-gratuité du TEC. Et de préciser où cet argent avait pu être trouvé puisqu’aucun financement structurel n’avait été prévu pour cela. En remontant la piste, le cabinet du nouveau ministre a découvert que l’argent en question avait été ponctionné dans un autre projet du Plan de relance réservé à la reconstruction des infrastructures régionales endommagées par les inondations de juillet 2021 : routes, ouvrages d’art et voies navigables.
Détournement ou transfert ?
Et, apparemment, l’histoire ne s’arrête pas là. Car il n’y a pas que 19 millions qui ont trouvé le chemin d’autres lignes budgétaires. Car les mesures visant les inondations ont été amputées de 36 autres millions, redirigés, eux, vers la mesure 62 du Plan, soit celle qui vise la rénovation énergétique des bâtiments. Au total, on parle donc de 56 millions d’euros.
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Bien évidemment, cet argent a été nécessaire pour rénover les infrastructures abîmées par les inondations. Et pour ce faire, c’est un autre manège qui s’est mis en place : le budget des inondations a été reconstitué en réduisant le budget du SPW qui devait aussi servir aux travaux d’entretien des routes selon les informations de SudInfo. En clair : le réseau routier wallon n’a pas connu les investissements nécessaires pour faire circuler des engins du TEC quasi gratuitement, alors que ces véhicules empruntent pourtant le réseau et pèsent logiquement (au sens propre comme au figuré) dessus.
Philippe Henry s’est finalement expliqué sur ces transferts à la demande de nos confrères. Et il assure que cette mesure est régulière et s’opère aussi avec l’accord u ministre du Budget qui était alors Adrien Dolimont (MR). Philippe Henry ne voit en tout cas pas le problème de ces transferts, même si l’état des routes wallonnes en a forcément pâti. Toujours selon l’intéressé, certains chantiers durent plus longtemps que prévu et il est normal d’ajuster le budget. Le problème, c’est que le financement de la quasi-gratuité du TEC n’est pas structurel et que le problème va donc se reposer chaque année. Et que le trou creusé dans le budget au désavantage du réseau routier ne sera pas comblé. Au grand dam des automobilistes d’ailleurs qui subissent de plus en plus régulièrement des dommages à leur véhicule en raison des infrastructures vieillissantes. La situation pose en tout cas question sur les pratiques, surtout quand on sait que les routes belges sont jugées pire que celles l’Ouzbékistan. Le nouveau ministre a annoncé qu’il prendrait ses responsabilités, notamment pour la sécurité routière. On attend de voir...
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