Le Brussels Auto Show vaut-il la visite ?

« Vous avez des tickets pour le Salon de l’auto ? » Ou encore : « Il y a bien un Salon de l’auto cette année ? » D’après les questions que nous avons récoltées ces dernières semaines, il semble que beaucoup de Belges n’ont pas encore compris que le Salon de l’auto avait été annulé cette année. Ils risquent donc d’être très déçus s’ils se rendent au Brussels Auto Show avec l’espoir de trouver un salon traditionnel. Car l’événement qui se tient s’adresse à un public très différent et les acheteurs de voitures neuves n’ont probablement rien à y faire. « Il est déroutant de constater que de nombreuses marques automobiles annoncent actuellement les conditions salon. Elles feraient mieux de les appeler « conditions de janvier » ou quelque chose de similaire », nous a confié Ronald van den Broek, PDG de 402 Automotive, l’organisateur néerlandais du Brussels Auto Show.

Journée de divertissement

« Cela n’a aucun sens de faire venir 100.000 visiteurs, dont la moitié se demande où se trouvent toutes les marques de voitures. Nous devrions nous en préoccuper », ajoute notre interlocuteur. « Nous avons sondé les raisons de la motivation des visiteurs lors de la vente des billets. Seuls 6 à 7% d’entre eux avaient pour objectif de choisir une nouvelle voiture. Que viennent donc faire les visiteurs au Brussels Auto Show ? Principalement passer une journée agréable qui mixe allègrement supercars et d’influenceurs. »

Une idée originale

« L’exposition que nous présentons ici est le modèle de départ que nous avons présenté à Brussels Expo. Le concept est plus ou moins ce que nous avons déjà fait à Rotterdam et à Amsterdam. Nous nous sommes dit que si le salon s’arrêtait, les marques ne seraient plus intéressées et qu’il était inutile de penser qu’elles participeraient », explique encore Ronald van den Broek.

« On avait l’impression que peu de marques souhaitaient un nouveau Salon de l’auto, mais nous avons tout de même constaté que plus de la moitié des marques avaient de toute façon prévu un budget pour le salon. Renault, Nissan et Stellantis, entre autres, le souhaitaient. Nous nous sommes donc écartés de notre idée initiale et avons commencé à discuter avec les marques. D’un point de vue purement économique, il serait évidemment plus intéressant pour nous de remplir un palais avec des marques. Mais de nombreuses marques doutaient que notre événement, qui s’adresse principalement aux jeunes et aux influenceurs, représente un concept approprié. De plus, nous sommes encore nouveaux sur le marché belge. En octobre, il est devenu évident que peu de marques participeraient, nous avons donc pu faire ce que nous voulions. La façon dont nous procédons aujourd’hui est tout à fait intéressante. »

En juillet, l’organisateur donnait pourtant un autre son de cloche dans un communiqué de presse : « Il s’agira d’un salon de l’automobile riche en expériences et en divertissements, tout en présentant les derniers modèles des fabricants de marques dans tous les segments de prix. Une trentaine de marques automobiles manifestent actuellement leur intérêt pour le projet du Brussels Auto Show et deux des cinq palais sont déjà réservés aux stands des marques. Nous prévoyons la présence de marques européennes et américaines de renom, ainsi que de plusieurs nouveaux venus de Chine et de nouveaux constructeurs américains de véhicules électriques ». Force est de constater que ce « Salon l’auto 2.0 » n’est pas devenu réalité…

Qu’y a-t-il à voir ?

Il faut toutefois noter que MG et Fisker sont venus au Brussels Auto Show. MG est situé dans un coin du Palais 5 avec la MG4 XPower et la Cyberster (mais nous avons failli manquer le stand) tandis que Fisker est présent avec une voiture (l’Ocean) devant un mur vidéo. La MG Cyberster (bien qu’il s’agisse d’un modèle de préproduction) sera présentée en première Européenne au Brussels Auto Show. La voiture électrique à deux places va déambuler sur une étonnante passerelle suspendue à 1,5 m du sol et longue de 80 m, une route artificielle où de nombreuses autres voitures de sport seront aussi présentées dans les jours à venir.

Mais pourquoi MG a-t-elle décidé de participer à ce salon ? « Pour nous, il s’agit avant tout de faire connaître la marque MG », explique Jan Vanhaver, Country Manager de MG Belgium. « Les milliers de visiteurs auront tous vu MG. Beaucoup de gens ne savent pas encore que MG est de retour, même si les ventes belges tournent à plein régime et que nous avons réussi à les multiplier par cinq en 2023. Nous avons maintenant sept modèles et le Cyberster sera le huitième. La commercialisation est prévue pour novembre. En outre, nous célébrons également le centenaire de MG cette année. »

Parmi les autres attractions vues dans les palais du Heysel, il faut citer une Smart #3, la voiture volante de PAL-V, les finalistes de l’élection de la Voiture de l’année 2024 (dont le gagnant sera annoncé à Genève), quelques belles Corvettes et, surtout, beaucoup de voitures tunées. D’une Audi R8 rose à une Volkswagen Passat Variant des années 1980 abaissée et dotée de jantes BBS dorées. Les amateurs de personnalisation trouveront certainement leur bonheur ici.

Et il faut aussi compter avec les voitures qui figurent dans des films de renom, tels que Retour vers le Futur, Taxi ou S.O.S. Fantômes. A noter que certaines sont réelles et que d’autres sont des répliques. Il y a aussi des camions de différentes marques (Iveco, DAF) et des motos (KTM, Zero Motorcycles). Des invités sont également au programme : Enzo Knol (samedi), POG (tous les jours sauf samedi) et Shmee150 (vendredi et dimanche).

Des réactions mitigées

Le programme du Brussels Auto Show est donc très varié, mais il n’a apparemment pas convaincu tout le monde lors de la journée d’ouverture aux professionnels. De nombreuses déceptions sont à épingler. « Je n’ai jamais vu un tel amas de pacotille. C’est un salon de n’importe quoi », pouvait-on entendre de la bouche d’un cadre supérieur d’un grand importateur de voitures. « Cela fait mal aux yeux », a déclaré un autre habitué de longue date du secteur. Les optimistes, en revanche, considèrent qu’il s’agit d’une initiative originale qui mérite sa chance.

Détails pratiques

Le Brussels Auto Show se déroule du 17 au 21 janvier 2024. L’organisateur a d’ores et déjà promis quatre événements. « Actuellement (jusqu’à mercredi, nldr), environ 85.000 billets ont été vendus et tout se déroule comme prévu. Nous avons fait campagne principalement par le biais des réseaux sociaux et nous pensons pouvoir attirer 100.000 visiteurs de cette manière. Le samedi est déjà complet », précise Ronald van den Broek. Ce sont de beaux chiffres, même si le dernier (pour l’instant) Salon de l’auto traditionnel a tout de même attiré 271.057 visiteurs.

Selon l’organisateur du Brussels Auto Show, 85% des visiteurs sont belges, 10% viennent de France et 5% des Pays-Bas. Les visiteurs risquent de ne pas trouver le Brussels Auto Show bon marché. Ils devront payer 22,50 euros (jeudi ou vendredi) et même 27,50 euros (dimanche) plus 12 euros pour se garer sur le parking C. À titre de comparaison, le Salon de l’auto de l’année dernière ne coûtait que 15 euros par personne (plus 10 euros pour le parking). Même s’il ne faut pas comparer le Brussels Auto Show avec le Brussels Motor Show…

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