Dans la police, les effectifs qui sont amenés à devoir assurer des missions routières d’encadrement ou d’intervention rapide sont évidemment formés aux bons gestes de la conduite et de la maitrise automobile sur des pistes fermées et notamment sur le circuit de Berg en Brabant Flamand. C’est on ne peut plus logique, car ce genre d’entraînement ne peut pas avoir lieu sur la voie publique.
Sauf que cet entraînement sur piste n’est désormais plus d’actualité, car il n’y a pas eu de reconduction du contrat d’utilisation pour le circuit de Berg. Selon Sud Presse qui a pu interroger les syndicats de police à la suite du comité de négociations des services de police à la fin du mois d’octobre, « il y avait une demande de modification qui visait à obtenir une dérogation pour la formation de conduite fonctionnelle de véhicules rapides ou conduite d’un véhicule en situation d’urgence (théorique et pratique). La grosse discussion qui est intervenue, c’est parce qu’il y a eu une non-reconduction de contrat pour l’habituel circuit de Berg. » Et sans contrat, pas de formation.
Une évolution surprenante
Suite aux discussions, il a bien fallu trouver une solution de remplacement pour la formation de conduite des policiers. Et celle-ci est des plus surprenantes puisqu’il a été décidé de réduire les formations qui n’intègreront plus qu’une version théorique et une partie de formation pratique qui se déroulera… sur la route ! « Il est demandé aux policiers de s’entraîner à cette conduite de véhicules rapides sur la voie publique » a expliqué la CGSP de la police. En gros, c’en est fini des entraînements, ce qui pose question sur l’état et les moyens de nos services de police, mais aussi de leur efficacité à assurer ce type de mission ainsi qu’à la sécurité des citoyens. Car on n’apprend pas à maitriser une automobile dans des conditions extrêmes sur des routes ouvertes.
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Selon plusieurs sources, le secrétaire d’État à la Régie des Bâtiments – c’est-à-dire, Mathieu Michel (MR) – n’aurait pas les moyens pour louer un terrain pour ces entraînements. Du coup, certaines zones de police locale se trouvent contraintes de devoir passer des marchés publics pour louer Spa-Francorchamps et passer par des sociétés privées pour assurer la formation de leurs conducteurs.
1.000 policiers par an
Chaque année, ce sont pourtant 1.000 policiers qui doivent s’entraîner ou se former à la conduite rapide. Et s’ils ne peuvent pas le faire, cela augmentera les risques sur la route. Thierry Belin, secrétaire national du syndicat de police SNPS qui était interrogé par Sud Presse a indiqué que : « au lieu de faire deux jours à Berg sur la piste, on fera sur route ouverte ! Vous imaginez des policiers s’entraîner à faire des dérapages et apprendre à mettre leur voiture en travers et la récupérer sur route ouverte ? » Justement, on ne l’imagine pas, car ce serait simplement l’autorisation tacite de pouvoir commettre des infractions sur les routes alors que c’est interdit à tous les autres Belges. Affaire à suivre, mais qui montre à quel point, comme nos hôpitaux et d’autres services publics, notre police a besoin de considération et de moyens.
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