La boîte noire : on la connaît dans les avions bien entendu et on en avait entendu vaguement parler pour les voitures. Cela dit, jusqu’ici, la boîte noire automobile restait plutôt un concept abstrait et son arrivée semblait peu probable. Mais à partir de ce 1er juillet 2022, elles deviennent obligatoires à bord de tout véhicule neuf, une obligation imposée par la Commission européenne qui poursuit ses objectifs en matière de sécurité routière.
Comparativement à l’aéronautique, la boîte noire à destination des automobiles possède les mêmes fonctions : elles enregistrent les données de la conduite, ce qui, en cas d’accident, permettrait de mieux déterminer les causes et les responsabilités. Mais comment cela est-il arrivé alors même que VIAS avait proposé un tel dispositif et qui est resté lettre morte (la Brake pour Behaviour Recording and Assesment for risKs Education) ? En réalité, l’obligation de la boîte noire ne date pas d’hier puisque le principe a été voté en 2019 déjà au Parlement européen. Pas question donc d’y couper.
Quelles données ?
La boîte noire enregistre de nombreux paramètres des conditions de roulage : vitesse, accélération, régime moteur, port de la ceinture, freinage… Contrairement aux avions (ce qui aurait posé problème en termes de protection des données), les sons et donc les échanges entre les occupants ne sont pas enregistrés. En réalité, les seules données exploitables par les autorités judiciaires en cas d’accident (uniquement et donc pas les assureurs) concernent les 30 dernières secondes avant un accident ainsi que les 10 secondes qui suivent l’impact.
L’idée est bien entendu de mieux déterminer les responsabilités en cas de litige. Pour VIAS interrogé par La Libre Belgique cet outil sera très utile en cas d’accident grave ce qui signifie que les boîtes noires concernent donc une minorité de personnes. Selon VIAS toujours, il n’y aurait « que » de 7.000 à 8.000 accidents graves sur les 45.000 accidents corporels recensés chaque année. On pourrait se demander quelles conséquences auront cette boîte sur notre quotidien et son impact sur notre vie privée ? L’institut de sécurité ne nie pas l’influence psychologique (inconsciente) que pourra avoir cette petite boîte sur le comportement des conducteurs, mais VIAS pense aussi qu’elle ne changera pas fondamentalement le comportement des automobilistes. Une position plutôt paradoxale.
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Bien entendu, plusieurs associations d’automobilistes sont déjà montées au créneau arguant qu’il s’agissait d’une nouvelle manière de contrôler la vie privée et aussi… d’augmenter le prix des automobiles qui a considérablement augmenté ces derniers mois alors que le secteur fait face à de graves pénuries. Ce qui semble peu probable, car un boîtier coûte une centaine d’euros. Cela dit, il ne faut pas oublier non plus que ces boîtes noires existent déjà ailleurs dans le monde. Elles sont notamment obligatoires aux États-Unis depuis… 2015. Et depuis cette date, les autorités estiment que ce petit boîtier aurait permis de réduire le nombre d’accidents de 20% en cinq ans.
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