Voitures chinoises : Pourquoi n’entend-t-on plus parler d’elles ?

Présentées comme une menace récurrente pour l’automobile européenne voilà quelques années, l’automobile chinoise semble en avoir fini avec ses tentatives de conquêtes européennes. Ou tout du moins se font-elles plus discrètes. Y a-t-il une raison à cela ?

Publié le 21 juin 2019
Temps de lecture : 3 min

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Voitures chinoises : Pourquoi n’entend-t-on plus parler d’elles ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette accalmie (temporaire ?) par rapport à ce que nous avons connu il y a une quinzaine d’années. A l’époque souvenez-vous, le 4×4 Landwind basé sur une antique version de l’Opel Frontera avait failli être commercialisé chez nous, Brilliance avait commencé à vendre ses berlines en Allemagne, et ces Chinois étaient souvent présentés comme « les nouveaux coréens ». Alors, qu’est-ce qui a changé depuis lors ?

Marché intérieur suffisant

Il y a tout d’abord l’explosion du marché local, passé en moins de deux décennies de 500.000 unités à plus de 25 millions ! Les constructeurs préfèrent donc fournir le marché local avant de s’attaquer à l’exportation, surtout que les usines qui tournent à pleines capacités peinent déjà à répondre à la demande. Le marché chinois est donc devenu en quelques années le premier sur le plan mondial : une voiture sur trois au monde y est vendue. C’est donc lui qui dresse les tendances : une autre raison qui pousse les constructeurs locaux à regarder vers l’intérieur avant de s’ouvrir à l’extérieur. Enfin, les normes bien plus drastiques en Europe qu’en Chine finissent de refroidir les ardeurs des téméraires qui voudraient quand même tenter l’aventure. Les mises aux normes seraient trop coûteuses, surtout pour des volumes qui resteront finalement anecdotiques au regard des ventes dans l’Empire du Milieu.

Menace enterrée ?

Les Chinois ont-ils donc définitivement renoncé à l’Europe ? Peut-être pas. Car après des années d’euphorie, le marché chinois connait son premier coup d’arrêt, avec des immatriculations en baisse depuis plusieurs mois. Du coup, les nombreux constructeurs pris de court par ce retournement soudain pourraient être tentés de lancer une nouvelle campagne européenne. On pense principalement à un groupe tel que Geely, qui peut s’appuyer sur un réseau de distribution européen existant via sa marque Volvo.

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La menace reste toutefois faible, car le marché européen, déjà saturé, nécessiterait des investissements colossaux tout en n’offrant que des perspectives limitées aux nouveaux acteurs.

Mainmise électrique

En revanche, le pays est en train de prendre une belle avance en matière de voitures électriques, et dispose déjà de la majorité des matières premières nécessaires à la production de batteries. Un avantage qui leur donne une mainmise considérable sur le futur de l’automobile.

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Par Nicolas Morlet Journaliste freelance

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