Selon une information arrivée au groupe Sud Presse, il semble que les radars fixes placés en Wallonie ne flasheraient plus. Ou si peu. En effet, de nombreux automobilistes constatent que les boîtiers installés souvent au cours de la période 2005-2012 sont vides. Et donc inopérants. Cette situation n’est en fait pas neuve, car en 2018 déjà, on observait que les radars fixes placés sur les grands axes du sud du pays ne fonctionnaient que très peu. Interrogées alors, les autorités avaient fait valoir un problème d’homologation.
Manifestement, quatre ans plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé. Bien entendu, les actes de vandalisme répété ont eu raison d’une partie des 35 boîtiers disséminés sur les autoroutes, mais cela n’explique pas tout. Et, comme par hasard, les langues restent muettes lorsqu’on pose la question aux autorités compétentes et notamment à la police fédérale qui paie les appareils radars (donc pas les boîtiers, mais les dispositifs de mesure et photographiques) : on ne communique pas sur les emplacements ou la stratégie des radars. Belle langue de bois.
Imbroglio organisationnel ?
Sous le couvert de l’anonymat, plusieurs sources proches du dossier ont toutefois confirmé à Sud Presse que sur les 35 boîtiers, seuls quatre ou cinq devaient encore être opérationnels. La situation est donc surprenante, surtout à l’heure où les autorités multiplient les outils de répression pour obliger les conducteurs à lever le pied et à assagir leurs comportements.
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En creusant encore un peu plus profond, il semble que le problème ne se situe pas au niveau fédéral. Concrètement, c’est la police fédérale qui a payé les 17 appareils de mesure qui voyagent de boîtier en boîtier alors que la région a financé la liaison électrique entre les boîtiers et le centre Perex (centre chargé de la gestion routière en Wallonie).
Apparemment, il n’y a aucun problème de fonctionnement, mais bien un problème de suivi. L’an dernier par exemple, il a été question de mettre à jour ces radars pour continuer à les utiliser et de limiter à 15 le nombre de boîtiers actifs pour éviter d’avoir à opérer les tournantes parfois dangereuses pour le personnel – les boîtiers sont souvent placés sur les bernes centrales.
Des excuses surprenantes
Au cabinet de la ministre de la Sécurité routière, Valérie De Bue (MR), le fait que la majorité des boîtiers ne seraient plus actifs découle de la crise sanitaire et du manque de pièces notamment électroniques qui permettent d’entretenir les appareils de mesure. On confirme qu’il reste bien une quinzaine d’appareils et que ceux-ci continueront à être utilisés. En outre, le cabinet précise aussi qu’un nouveau de contrat d’entretien sera bientôt lancé pour poursuivre l’utilisation de ces radars fixes.
On se demande ce qu’il en sera en réalité. Car on peut aussi se demander l’intérêt de continuer de dépenser de l’argent dans les dispositifs autoroutiers de radars fixes alors que ceux-ci font de plus en plus souvent doublon avec les radars-tronçons. Mauvaise question sans doute et réponse évidente : pour continuer à brandir la menace de se faire flasher, les autorités ne peuvent évidemment pas tenir le discours de l’abandon de ces boîtiers fixes. Et c’est exactement ce qu’elles font. Officiellement, les deux dispositifs peuvent donc cohabiter. Mais dans les faits…
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