Jusqu’ici, la seule solution pour décarboner le transport individuel semble être le passage le plus rapide possible à la voiture électrique à batterie. Bien évidemment, cette transition ne concerne actuellement les pays industrialisés et les populations les plus aisées, car la voiture électrique impose toute une série de contraintes : réseau, bornes de recharge et… prix d’achat élevé.
Dans ce contexte, une grande partie de la population mondiale n’aura donc pas accès à la voiture électrique avant des décennies ce qui implique que de nombreux pays devront probablement aussi trouver des solutions alternatives pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
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Des idées nécessaires
Il faudra donc faire preuve d’inventivité pour affronter l’avenir, ce qui semble d’ailleurs bien partit comme le dévoile le média Ars Technica qui rapporte les travaux d’une équipe de scientifiques australiens de l’université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW), à Sydney. Leur idée n’est pas saugrenue : conscient de la levée de boucliers à laquelle doivent faire face les moteurs Diesel actuellement, les chercheurs ont travaillé à la conversion de ces moteurs pour qu’ils ne brûlent plus de Diesel, mais bien de l’hydrogène.
Concrètement, l’équipe du professeur Shawn Kook a utilisé un double système d’injection directe pour deux carburants. Le communiqué évoque lui-même un « hydrogen-Diesel direct injection dual-fuel system ». Dans un moteur Diesel classique, c’est l’injection de carburant et sa mise sous pression qui déclenchent l’allumage. L’idée a été d’abord de remplacer le Diesel par de l’hydrogène, mais cette approche a rapidement créé un problème grave de pollution en raison d’une production d’oxydes d’azote beaucoup trop importante. La solution tient donc dans une injection d’hydrogène en plus de l’injection de Diesel. En clair, il s’agit de piloter finement l’injection des deux carburants, ce qui permet d’aboutir à une combustion beaucoup plus complète et propre.
90% de CO2 en moins
Comme déjà évoqué, les premières mesures sont très encourageantes, car ce procédé permettrait de réduire les émissions de CO2 de 86% tout en contenant la production d’oxydes d’azote à un niveau inférieur à celui des moteurs Diesel actuels grâce à la pratique d’un mélange stratifié d’hydrogène (en excès d’oxygène et donc avec peu de carburant). L’efficacité mécanique serait augmentée de 26%, ce qui n’est pas rien ! – pour rappel, le rendement d’un moteur Diesel tourne autour des 40%.
La bonne nouvelle, c’est que ce dispositif pourrait être rétrofité sur la majorité des moteurs Diesel actuels, surtout les gros qui qui utilisés par les camions, les engins agricoles ou de chantier ou les trains. Il faudra par contre parfaire le dispositif pour qu’il puisse être monté sur les voitures particulières, mais rien ne semble impossible à ce stade.
Bien sûr, pour que tout ceci fonctionne de manière efficace, il faudra produire massivement de l’hydrogène vert, c’est-à-dire celui qui est produit à partir d’énergie verte. Utiliser de l’hydrogène produit à partir de gaz naturel n’a évidemment pas de sens. Voilà en tous cas la preuve qu’il y a encore, avec un peu d’imagination et de détermination, moyen de faire de très belles choses avec les moteurs à combustion et sans que cela soit préjudiciable à la planète.
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