L’interdiction des moteurs Diesel Euro 5 en 2025 constituait une étape cruciale pour la capitale belge dans sa lutte contre la pollution. Car les spécialistes de Bruxelles Environnement considèrent que ces véhicules sont à l’origine de 40% des émissions d’oxyde d’azote (NO2) à Bruxelles. Il faut dire que le NO2 est particulièrement nocif pour la santé, car il est étroitement associé à de graves maladies respiratoires et cardiovasculaires.
Depuis la création de la zone de basses émissions (LEZ) en 2018, les concentrations de NO2 ont déjà diminué de 40%, témoignant de l’efficacité des mesures mises en place et, partant, de l’élimination des voitures jusqu’à la norme Euro 4. Cependant, malgré ces progrès, il se trouve que Bruxelles dépasse encore largement les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui préconise une concentration de NO2 inférieure à 10 µg/m³. Or, les stations de mesure bruxelloises affichent encore des niveaux allant de 11 à 35 µg/m³ même si la limite européenne est de 40 µg/m³. Bref, l’air de notre capitale reste donc trop vicié. Et, forcément, le report de la zone de basses émissions laisse avec la perspective d’un retard dans l’amélioration de la qualité de l’air.
Un impact négatif évident
Le risque de stagnation n’est pas qu’une vue de l’esprit. L’impact de ce report sur la santé publique serait évident : selon l’Agence européenne de l’environnement (EEA), en 2021, 1.400 décès en Belgique étaient liés à des concentrations élevées de NO2. Or, les moteurs Diesel sont de gros producteurs de NO2. À Bruxelles, les véhicules Diesel Euro 5 représenteraient 20% du trafic et… 40% des émissions d’oxydes d’azote. Il y a donc une responsabilité inéluctable.
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Cette réalité est confirmée par l’UCLouvain interrogé par La Libre Belgique qui a démontré que 100% des émissions de NO2 à Bruxelles en 2022 trouvaient leur origine dans le parc circulant de voitures Diesel. Il apparaît que seuls les modèles Euro 6d et Euro 6e apportent des améliorations notables en matière de réduction des émissions de NO2, soit les véhicules équipés de filtres DeNox. Plusieurs spécialistes appellent donc à considérer cet aspect : au-delà du problème économique pour les ménages de changer de voiture, il y a un élément de santé publique qui ne peut être ignoré.
Et les particules fines ?
La pollution atmosphérique n’est pas que le fait des NOx. Car il faut aussi compter avec les particules fines (PM2.5 spécifiquement) qui pénètrent les organes et provoquent des cancers. Si on en croit Bruxelles Environnement, la LEZ aurait permet de faire baisser la concentration de près de -30% avec un niveau qui atteint aujourd’hui les 9,1 µg/m³ (2023), soit en deçà de la limite européenne de 25 µg/m³ (objectif 2030), mais au-delà encore de la recommandation de l’OMS (5 µg/m³). Or, il se trouve que les particules fines se dispersent plus largement et qu’elles sont responsables de bien plus de décès (5.100 en Belgique chaque année).
De nombreux spécialistes de la santé estiment donc que le report de la LEZ à 2027 à Bruxelles est une mauvaise idée, non seulement pour la région, mais pour toute la Belgique en général. Bruxelles Environnement considère par exemple que l’expulsion des Diesel Euro 5 doit être la mesure avec l’impact le plus important. La retarder est donc aussi retarder l’amélioration de la santé des habitants. Mais c’est finalement le dilemme habituel entre santé publique et viabilité économique des familles qui se voient contraintes de changer de véhicule sans nécessairement en avoir les moyens. Comment trouver le juste milieu ? Le débat n’est pas clos. Et vous, qu’est-ce que vous en pensez ? – laissez-nous un commentaire sur Facebook !
Image : IA
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