Les prix du Diesel et du mazout vont flamber à partir du 5 décembre 2022 : voilà en substance ce qu’a déclaré aux journaux du groupe Sudpresse Damien Ernst, professeur de l’ULiège spécialisé dans les énergies. Le spécialiste est particulièrement pessimiste sur l’évolution des prix et il n’est d’ailleurs pas le seul.
Car la remontée des prix du pétrole est déjà observable depuis un mois : cette semaine, le prix maximal était de 2,17 euros/litre et, dès demain, samedi 15 octobre, il sera encore plus élevé avec un prix plafonné à 2,23 euros/litre. Faites le compte : en un mois, le litre de Diesel a augmenté de 30 cents !
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La date du 5 décembre 2022 est en outre avancée de manière très nette par Damien Ernst pour l’explosion des prix de ces hydrocarbures. Pourquoi ? Parce que, selon le spécialiste, outre la pression faite par l’OPEP+ (qui a légèrement réduit sa production) pour faire remonter les prix du marché autour des 100 dollars le baril, on observe une hausse de la demande en Chine.
L’Empire du Milieu sort en effet petit à petit de sa politique « zéro covid » et, avec elle, la production va reprendre sa pleine capacité. Dans ce contexte, le Diesel ou le mazout ont toutes les chances de flamber, tout simplement parce qu’il s’agit de l’énergie la moins chère de ces derniers mois comparativement au gaz dont les entreprises cherchent justement à se défaire rapidement.
Une offre déséquilibrée
Damien Ernst avertit donc que le marché pourrait être particulièrement déséquilibré dans le courant du mois de novembre, avec une augmentation de la demande de pétrole, notamment de la part des USA. Car les Américains qui sont en période électorale (mid term ou élections de mi-mandat qui vise à élire la chambre des représentants) utilisent actuellement leurs réserves stratégiques pour éviter une hausse des prix. Une fois les élections terminées – c’est-à-dire autour du 8 novembre prochain –, les prix repartiront à la hausse.
Cela dit, la date charnière reste malgré tout celle du 5 décembre 2022 selon le spécialiste. Car elle coïncide avec l’entrée en vigueur de l’embargo européen sur le pétrole russe. Or l’Europe importe encore et toujours aujourd’hui des quantités colossales de pétrole russe, autour de 6 millions de barils par jour. Une fois que cette source se tarira, il faudra trouver des alternatives.
C’est en cours, mais il est clair qu’un trou de 6 millions de barils ne se comblera pas du jour au lendemain. Les traders auront à nouveau tout le loisir de faire grimper les prix. Il n’est donc pas impossible de voir le prix du Diesel tutoyer, voire dépasser les 2,5 euros/litre à la pompe. Mieux vaut anticiper, un peu comme dans la fable de la cigale et de la fourmi… Dès lors, si vous vous chauffez au mazout par exemple, il est grand temps de faire le plein.
Ce contexte n’est évidemment pas de nature à stabiliser la situation financière des Belges qui sont de plus en plus à demander un étalement de leurs impôts. Pour 2022, le fisc a déjà accordé plus de 159.000 plans de paiement et plus de 18.000 d’entre eux ont été refusés par l’administration. C’est clair : les mois qui s’annoncent seront difficiles pour nombre de concitoyens.
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