Dossier-pneus

La moitié des particules fines émises par les pneus

L’Agence de la transition écologique, un organisme très officiel en France, publie une étude étonnante qui révèle que la moitié des particules fines d’une automobile sont émises suite au roulement des pneumatiques. Un constat qui ne va pas en s’améliorant ces dernières années du fait de l’augmentation de la taille des gommes.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 6 mai 2022 | Temps de lecture : 8 min

L’ADEME, soit l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, un organisme très officiel, publie une étude étonnante qui traite de l’émission des particules fines de nos automobiles. Les résultats sont interpellant, car, jusqu’à aujourd’hui, on aurait pu penser que les particules fines étaient surtout émises par les moteurs thermiques. Or, l’ADEME constate que ce n’est plus le cas et que « les particules fines émises par les véhicules récents ne proviennent plus de l’échappement ». Cette situation est le fait des filtres à particules qui équipent les voitures ces dernières années et qui ont permis de réduire significativement ces émissions.

Et l’ADEME va plus loin : les véhicules thermiques neufs actuels n’émettent quasiment plus de particules à l’échappement, ce qui montre l’efficacité de ces dispositifs. C’est là évidemment une très bonne nouvelle, car cela démontre l’intérêt de ces technologies pour réduire la pollution atmosphérique. L’ADEME ne s’arrête toutefois pas là, car des particules fines continuent d’être émises par nos voitures, mais elles proviennent désormais majoritairement du roulement des pneumatiques et de l’utilisation des freins, ce qui vaut aussi pour les voitures électriques.

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Pneus et freins

L’ADEME souligne que des particules fines (des poussières nocives) se dégagent aussi du roulement des pneus sur le bitume et du frottement des éléments du système de freinage. Un phénomène qui concerne donc aussi les véhicules électriques, et d’autant plus semble-t-il que ceux-ci sont plus lourds que leurs homologues thermiques, ce qui a pour effet d’augmenter encore la production de particules en raison du choix de pneumatiques de plus grande dimension, donc avec une empreinte de contact au sol plus importante. Cette masse supérieure et l’obligation de pneus de plus grandes tailles augmenterait aussi selon d’ADEME la remise en suspension des particules tombées au sol, c’est-à-dire leur propagation dans l’air.

Les particules fines issues de l’utilisation de nos automobiles sont surtout émises par les... pneus !

Pour ce qui est du freinage, les véhicules électriques seraient toutefois un peu moins émetteurs que les thermiques en raison de la fonction de freinage régénératif qui soulage le système de freinage mécanique dans le sens où le conducteur y recourt moins. Si l’on détaille les chiffres publiés par l’ADEME, il faut noter que :

  • 3% des particules hors échappement (PHE) PM10 émises par un véhicule électrique proviennent du freinage, contre 25% pour un véhicule thermique.
  • 61% des PHE PM10 émises par un véhicule électrique proviennent des pneumatiques et de la chaussée, contre 47% pour un véhicule thermique
  • 36% des PHE PM10 émises par un véhicule électrique proviennent de la remise en suspension des particules, contre 28% pour un véhicule thermique

L’ADEME conclut donc qu’il n’y a désormais plus d’écart significatif entre les émissions de particules des véhicules électriques à forte autonomie et des véhicules thermiques neufs. Rouler électrique ou thermique serait donc du pareil au même pour la pollution atmosphérique ? Pas vraiment, car il faut rappeler que les particules ne constituent pas les seules sources de pollution atmosphérique. En effet, les moteurs à combustion rejettent aussi des oxydes d’azote (NOx) et des composés organiques volatils (nanoparticules et des particules fines composées de carbone, d’éléments soufrés et de différents composés métalliques comme du Fe, Cu, Zn, Al ou du Ba) qui nuisent à la santé et à l’environnement et qui sont toujours difficiles (et chers) à traiter.

Investir et agir

Pollution Pneus

L’ADEME souligne naturellement la nécessité de continuer à déployer des efforts et des technologies pour la dépollution et notamment la captation de particules pour les systèmes de freinage. De tels dispositifs existent déjà (un compartiment ajouté au-dessus des étriers de frein et qui permet de stocker ces particules pour éviter qu’elles ne se libèrent à l’extérieur). Cela dit, c’est en haut de la pyramide que les choses doivent bouger et notamment du côté de la Commission européenne qui doit légiférer en la matière. Il paraît que ce serait d’ailleurs l’intention pour la norme Euro 7.

L’ADEME soulève un autre problème dans la production des particules via le roulement des pneus : le revêtement et sa qualité. Car le niveau d’abrasion de l’asphalte intervient aussi dans le volume de particules produit. Le sujet est particulièrement préoccupant, car, en outre, les particules se trouvant au sol sont aussi « embarquées » par les eaux de ruissellement et se retrouvent dès lors dans les nappes phréatiques, donc dans nos organismes.

L’étude menée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie ne remet pas en cause le passage à la voiture électrique qui est, selon l’organisme, nécessaire pour agir sur les émissions de CO2. Cela dit, l’ADEME alerte sur la nécessité de continuer à travailler sur la réduction des polluants atmosphériques qui sont aussi le fait des voitures électriques, comme pour les particules fines. Et encore, l’Agence française n’épingle ici que les PM10, c’est-à-dire les plus grosses des particules alors qu’on sait que les plus petites (PM2,5) font encore plus de dégâts.

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