Carburants synthétiques : un piège de l’Europe pour éliminer les moteurs thermiques ?

A priori, l’autorisation des carburants synthétiques promise par la Commission apparaît comme un moyen de faire perdure les moteurs thermiques après 2035. Sauf que ce ne serait pas le cas selon le PDG de BMW qui juge cette loi « bidon ».

Publié le 12 août 2024
Temps de lecture : 4 min

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Carburants synthétiques : un piège de l’Europe pour éliminer les moteurs thermiques ?

Depuis 2022, l’Union européenne a pris la décision de supprimer totalement les ventes de voitures neuves thermiques à partir du 1er janvier 2035. Il s’agit de décarboner le secteur du transport individuel. Sauf que la trajectoire espérée ne semble actuellement pas suivie. Car les ventes de voitures électriques sont en chute libre en raison principalement de prix trop élevés et d’aides à l’achat qui tombent les unes après les autres – en Allemagne par exemple, ce qui a entraîné une chute des ventes de -37%.

Ce contexte fait qu’on peut s’attendre à plusieurs assouplissements. En 2026, l’Union devra évaluer la stratégie actuelle et voir si la sortie du thermique reste possible (clause de revoyure). De l’avis de nombreux observateurs, c’est de moins en moins le cas et il faudra des aménagements, adaptations du reste déjà annoncées à demi-mots par Ursula Von Der Leyen, la nouvelle Présidente de la Commission. Celle-ci a en effet admis que les carburants synthétiques neutres en carbone pourraient être acceptés après 2035, de sorte que les voitures thermiques pourraient continuer à rouler et à être vendues.

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Une autorisation « bidon » ?

Sauf que cette autorisation pourrait aussi être une voie parallèle pour malgré tout éliminer les moteurs thermiques. C’est ce que pense le PDG de BMW, Oliver Zipse, qui pense qu’il s’agit plutôt d’une « interdiction délibérée des moteurs à combustion par des moyens détournés ».

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« De nombreux indices laissent penser que la Commission européenne s’efforce de trouver une solution bidon qui consisterait à assouplir l’interdiction des moteurs à combustion simplement en s’ouvrant ostensiblement aux carburant synthétiques. Cependant, si elle ne fait rien pour accélérer la montée en puissance des carburants à faible teneur en CO2 et rendre leur utilisation possible, il s’agirait d’une interdiction délibérée des moteurs à combustion par des moyens détournés », a indiqué Olivier Zipse. En gros, l’Europe aura beau autoriser les carburants synthétiques, si aucun moyen n’est mis en place pour assurer leur production et leur distribution, aucune voiture thermique ne pourra plus rouler.

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Plusieurs solutions

Comme les autres constructeurs, BMW estime que ce serait une erreur d’interdire totalement les moteurs thermiques en 2035. « Nous continuons à penser qu’une interdiction catégorique de la technologie de combustion est une erreur », a encore soutenu le PDG de la marque à l’hélice. Rappelons qu’Audi et Mercedes ont assoupli leur politique qui visait à sortir du moteur thermique dès 2030 et que BMW n’a toujours pas fixé de date butoir. Pourtant, BMW continue de vendre toujours plus de voitures électriques : au cours du premier semestre, le mix de voitures électriques a atteint 15,7%, soit une augmentation de +3% par rapport à 2023.

Olivier Zipse a enjoint l’Europe à utiliser tous les leviers possibles et imaginables sans attendre 2035 pour travailler à la décarbonation. « Les contributions les plus importantes à la protection du climat sont celles que nous pouvons apporter aujourd’hui : en d’autres termes, chaque tonne de CO2 que nous pouvons économiser aujourd’hui, et non dans le futur, compte. Cela implique également d’exiger et de promouvoir l’utilisation de carburants à faible teneur en CO2, tels que les carburants synthétiques, l’E25 [contenant 25% d’éthanol et 75% d’essence] ou le HVO100, le plus rapidement et le plus largement possible. »

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La situation n’empêche toutefois pas BMW d’avancer sur la généralisation des voitures électriques dans sa gamme. D’ici à 2030, au moins 6 nouveaux modèles devraient être introduits, sans compter que les X5, X6 et X7 pourraient aussi devenir électriques selon certaines informations. Mais il n’empêche que, comme le dit Olivier Zipse, agir le plus vite possible est sans doute l’option la plus efficace, car l’Europe compte 250 millions de voitures en circulation.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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