Le passage à la voiture électrique va bouleverser beaucoup de choses. Et pas seulement dans le quotidien des consommateurs, mais aussi dans la vie des industriels et donc des travailleurs de ce secteur. Si c’est une évidence depuis quelque temps déjà, Carlos Tavares, le puissant patron du groupe Stellantis, n’a pas pris de gants pour faire passer le message aux employés de l’usine de la Janais, à Chartres-de-Bretagne, près de Rennes. Ce site historique qui a assemblé l’Ami 6, la BX ou encore la 407 a failli fermer en 2015 avant d’être sauvé in extremis.
Ce site de production qui a compté jusqu’à 12.000 personnes pendant la période faste (mais plus que 2.000 aujourd’hui) s’apprête à accueillir d’ici 2025 l’assemblage de la prochaine Citroën électrique, une évolution qui devrait rassurer les travailleurs. Et pourtant…
Des louanges et des mises en garde
Actuellement, l’usine produit le Citroën C5 Aircross et le Peugeot 5008. Mais d’aucuns s’inquiètent de ne plus voir qu’un seul modèle produit sur les chaînes d’assemblage. Interrogé sur la question, Carlos Tavares a un peu noyé le poisson arguant qu’il ne savait pas de quoi l’avenir serait fait, du moins précisément.
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Pire : l’homme fort de Stellantis a jeté un froid sur l’assemblée lorsqu’il a annoncé que « cette usine joue un rôle essentiel pour la marque. Elle a fait les plus belles Citroën de l’histoire. J’ai félicité les équipes pour les progrès extraordinaires réalisés ici. Sur la qualité, nous avons atteint nos objectifs, mais sur le plan économique, on n’y est pas encore ». Et Carlos Tavares de mettre en avant les chiffres de rentabilité moins bons que ceux d’autres sites de production, comme en Espagne par exemple.
Confiant, mais…
À propos du nouveau modèle qui sera produit, Tavares a déclaré : « j’ai confiance dans les équipes. La nouvelle ligne aura un niveau technologique très élevé. Elle devra être plus compacte et limiter la logistique interne pour éviter les coûts annexes. J’ai vu les plans et ça me paraît très bien ». Mais lorsque les syndicats lui ont demandé quels seraient les effectifs qui seraient conservés, l’homme a botté en touche et indiqué qu’il lui était impossible de répondre.
Certes réaliste, mais plutôt maladroit, Tavares a en outre indiqué que « il y a des métiers qui vont disparaître. Et il y en a d’autres qui vont être créés ». Cela semble évident, et on sait d’ailleurs que Tavares s’est déjà indirectement exprimé sur le sujet estimant qu’un quart des emplois actuels seraient perdus dans le passage à la voiture électrique. Pire : récemment, ce même homme a annoncé 33.000 suppressions de postes en Amérique du Nord pour faire baisser les coûts et donc les prix des voitures électriques ! S’agit-il d’une préannonce de ce qui se profile en Europe ?
Plus que jamais, les travailleurs du secteur automobile sont confrontés à de l’incertitude. Les emplois dépendront en effet du succès ou non d’une voiture, une réussite qui semble très difficile à prévoir compte tenu en grande partie des prix très élevés des voitures électriques, mais aussi – et surtout – la concurrence chinoise qui sera féroce.
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