Ce gouvernement va soutenir ses constructeurs pour le développement des batteries solides

Toyota, Nissan, Subaru et Mazda, qui accusent un vrai retard dans la course aux véhicules électriques, viennent d’annoncer des investissements massifs dans la production de batteries. Mais avec un avantage : l’aide financière du gouvernement japonais ! L’objectif est d’accélérer le développement des batteries solides, celles qui devraient faire décoller la voiture électrique d’ici la fin de la décennie.

Publié le 14 septembre 2024
Temps de lecture : 4 min

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Ce gouvernement va soutenir ses constructeurs pour le développement des batteries solides

La concurrence s’intensifie sur le marché des véhicules électriques. La Chine tire toujours le train tandis que les autres pays constructeurs tentent de s’accrocher, certains mieux que d’autres. Dans ce contexte de plus en plus concurrentiel, les constructeurs japonais ne partent pas gagnants. En effet, Toyota, Subaru, Mazda et, dans une moindre mesure, Nissan n’ont pas vraiment investi dans la voiture électrique, car ceux-ci n’y croyaient pas vraiment. Mais devant la déferlante de modèles déversée par la concurrence, ceux-ci doivent aujourd’hui changer de stratégie. Et vite.

Les quatre constructeurs viennent donc d’annoncer des projets ambitieux. D’importants investissements vont ainsi être consentis pour de nouvelles usines et, surtout, pour le développement de technologies de batteries avancées, telles que les batteries à semi-conducteurs (ou solides). Car le Japon souhaite revenir sur les devants de la scène avant qu’il ne soit trop tard et que la Chine ou la Corée du Sud ne dominent définitivement le marché.

Des soutiens publics

Si l’annonce d’investissements massifs dans ce domaine ne surprend pas vraiment, ce qui étonne par contre, c’est que le gouvernement japonais y prendra part avec une subvention de… 2,06 milliards d’euros (ou 326 milliards de yens). Ken Saito, le ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI), a exprimé son inquiétude face à la vitesse à laquelle l’industrie automobile mondiale s’électrifie : « nous espérons que la chaîne d’approvisionnement nationale en batteries sera renforcée. »

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Toyota, l’un des plus gros constructeurs au monde, a donné quelques détails sur deux types de batteries qu’il prévoit de produire pour ses véhicules électriques de prochaine génération. Il s’agit des batteries lithium-ion haute performance et des batteries à l’état solide. Cette dernière technologie, très attendue dans l’industrie, pourrait considérablement améliorer l’autonomie et la sécurité des véhicules électriques, tout en réduisant le temps de recharge.

Selon le calendrier établi, la production des batteries à électrolyte solide serait prévue pour 2027-2028 tandis que les batteries lithium-ion seraient commercialisées dès 2026. Ces avancées technologiques devraient permettre à Toyota d’atteindre son objectif de vendre 3,5 millions de véhicules électriques par an d’ici 2030 alors que l’entreprise n’a vendu que 104.018 véhicules électriques en 2023, bien loin des 1,8 million de Tesla…

Nissan : des batteries économiques

De son côté Nissan a annoncé vouloir miser sur des batteries lithium-fer-phosphate (LFP) reconnues pour leur coût de production plus faible et donc leur meilleure accessibilité commerciale. Cette technologie devrait être installée dans les petits véhicules de la marque d’ici 2028.

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Enfin, Subaru et Mazda ont également présenté des plans pour leur transition vers l’électrique. En partenariat avec Panasonic, Subaru prévoit de construire une nouvelle usine de batteries au lithium-ion opérationnelle à la fin de la décennie tandis que Mazda entend écouler entre 25 et 40% de voitures électriques d’ici 2030. Il y a donc un vrai revirement de la part des constructeurs japonais.

Ce changement de paradigme s’inscrit dans la tendance actuelle de protectionnisme déjà adoptée par la Chine et les États-Unis. Le Japon entendu lui aussi subsidier ses constructeurs pour les aider à innover avant que ceux-ci se fassent abattre par la concurrence. On peut le comprendre. Mais ce qu’on comprend moins, c’est que l’Europe continue à défendre une position libre-échangiste et de « saine concurrence » qui n’a plus lieu d’être. Sauf si l’objectif est que notre industrie automobile disparaisse aussi. L’urgence est là.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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