Économie

De nouvelles pénuries mettent en péril l’avenir de la voiture électrique

Le passage à la voiture électrique a été acté en Europe. Et il s’opèrera dès le 1er janvier 2035 de manière obligatoire. Sauf que certains éléments pourraient venir perturber cette transition. En effet, selon une étude de Transport & Environment, les constructeurs européens n’ont absolument pas sécurisé l’approvisionnement en métaux essentiels pour les batteries. Ils pourraient donc manquer. Ou comment l’histoire va peut-être se répéter.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 14 déc. 2023 | Temps de lecture : 7 min

En Europe, l’adoption de la voiture électrique sera obligatoire pour les véhicules neufs à partir du 1er janvier 2035. Le virage sera donc radical et irréversible puisque la mesure a été actée. Bien entendu, les voitures thermiques en circulation pourront encore circuler, mais elles disparaitront probablement assez vite, car on s’attend logiquement à ce que des restrictions de circulation leur soient appliquées.

Cela dit, il y a pourtant des paramètres que les eurocrates n’ont pas envisagés : l’approvisionnement en métaux essentiels pour les batteries. Cet élément est relevé par une récente étude de l’organisme indépendant Transport & Environment (T&E) qui avance que les constructeurs automobiles européens n’auraient sécurisé que moins d’un cinquième des quantités nécessaires en cobalt, en lithium et en nickel pour atteindre leurs objectifs de vente de 2030.

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Un sérieux problème ?

Cette situation risque à nouveau de fragiliser les constructeurs européens. En effet, bien que les autorités et les industriels tentent de rapatrier la production de batteries sur le vieux continent (usine de Dunkerque notamment avec le projet Automotive Cells Company), il faut évidemment alimenter ces usines en matières premières. Et ça, ça semble nettement moins évident. La situation semble d’autant plus ubuesque que des constructeurs comme Tesla ont pris les devants depuis longtemps tandis que les Chinois maîtrisent, eux, toute la chaîne de valeur, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fabrication des batteries.

Une évaluation minutieuse

Pour dresser ce malheureux constat, Transport & Environment a évalué les contrats publics et classé les fabricants en fonction de leur chaîne d’approvisionnement rien que sur la thématique des batteries. L’analyse montre que des constructeurs européens comme Volkswagen et Stellantis font des progrès sur cette matière, mais que tous les autres accusent un retard plus que considérable.

Selon T&E, des marques comme Tesla ou BYD sont davantage maîtres de leur avenir, car elles contrôlent mieux leurs approvisionnements, mais l’organisme constate que cela se fait au détriment des pratiques environnementales trop souvent douteuses. T&E relève toutefois que des marques Tesla, BYD, VW, Ford, Renault et Stellantis ont tous des contrats à long terme pour chacun des trois métaux clés que sont le cobalt, en lithium et en nickel, mais que les marques travaillent aussi au remplacement de ces matières par de nouvelles chimies. Le problème, c’est que les développements prennent du temps et que les délais sont très (trop) courts.

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Les Européens en avance ?

Si les Européens sont en avance sur leurs rivaux américains et chinois, c’est uniquement sur l’aspect de la durabilité et du respect des droits sociaux tout au long de la chaîne de valeur de la batterie. T&E identifie en effet une meilleure traçabilité des matériaux, mais aussi le respect des droits de l’homme et le souci d’une faible empreinte carbone lors du processus industriel. Or, l’intérêt de la voiture électrique passe aussi par là : le respect d’une éthique globale.

Enfin, Transport & Environment épingle le fait que très peu de constructeurs européens travaillent avec des start-ups ou des entreprises spécialisées dans les composants pour les batteries ou le traitement des minerais. Pour les analystes, cette situation est inquiétante, car cela expose encore un peu plus nos industriels aux risques, surtout à l’heure où les tensions entre la Chine et l’Occident se renforcent. T&E rappelle que la demande de lithium devrait quadrupler d’ici 2030 et qu’à cette échéance, on prévoit déjà des pénuries (de l’ordre de 390.000 tonnes). Il faudrait donc des projets miniers européens. Mais ceux-ci tardent à être mis en œuvre, car il faut au moins 5 ans pour qu’un projet puisse pendre forme avec une dimension industrielle. Il y a donc urgence.

Décidément, les constructeurs semblent avoir la mémoire très courte, car il faut se rappeler que les pénuries de puces qui nous ont frappés en 2020 provenaient déjà d’un manque d’anticipation et de sécurisation des approvisionnements. L’histoire doit-elle se répéter ?

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