Les ambitions mondiales des constructeurs automobiles chinois ou de leurs équipementiers sont désormais clairement affichées. Et ce sera particulièrement le cas lors du prochain Salon Automobile allemand de Munich 2023 (du 5 au 10 septembre 2023), le grand rendez-vous qui s’est substitué à celui de Francfort depuis 2021.
Signe des temps : l’événement accueillera aussi pour la première fois le World New Energy Vehicle Congress. Ce congrès se tient chaque année en Chine et c’est la première fois qu’il s’expatrie. Cette rencontre se concentre sur la transformation et la modernisation de l’industrie automobile mondiale ainsi que sur l’amélioration continue de l’environnement écologique, que ce soit pour l’électrification, les nouvelles technologies ou la mobilité partagée.
Les Chinois en masse
Si pour les organisateurs de l’IAA Mobility de Munich, la collaboration avec le WNEVC « est un signal fort pour la coopération entre l’Allemagne et la Chine », la présence chinoise est sans doute plus stratégique que cela et il ne s’agit que d’un levier pour renforcer leur présence sur le territoire européen, à la fois vis-à-vis des consommateurs, mais aussi des industriels puisque des entreprises de batteries comme CATL, Farasis Energy ou Horizon Robotics y participent.
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En outre, il ne faut pas oublier qu’une partie du salon se jouera en coulisses puisque Xpeng et Leapmotor sont tous deux en train de discuter de l’octroi de licences pour des plates-formes de voitures électriques à Volkswagen et Audi en Chine.
Du côté des constructeurs, on peut citer la présence de BYD, de MG Motor, de Xpeng, de Leapmotor, de Seres ou encore de Dongfeng qui s’exposeront sans complexe face aux géants allemands, Volkswagen, BMW ou Mercedes.
L’enjeu de l’entrée de gamme
Selon plusieurs observateurs cités par Automotive News Europe, l’enjeu du Salon de Munich est celui du véhicule électrique d’entrée de gamme, un segment de marché où les Européens n’ont pas grand-chose à offrir, car ils maîtrisent encore mal les coûts de production à grande échelle.
Selon le consultant Gartner, « le marché européen constitue un véritable défi pour tous les acteurs étrangers, comme nous l’avons vu avec ce qui s’est passé avec les marques japonaises et sud-coréennes. Il leur a fallu des décennies pour établir une présence sur le marché et ils ne sont toujours pas les leaders », rappelle un spécialiste du secteur.
Pour Gartner, l’implantation des constructeurs chinois sera aussi rendue plus difficile du fait que le consommateur européen est très sensible à l’économie de marché. En d’autres termes, celui-ci reste attentif à l’image que projette son automobile et il est peu enclin à acquérir des voitures qui ne sont pas adaptées à ses us et coutumes. Une réalité qui serait difficile à comprendre pour les constructeurs étrangers. À voir, car dans un contexte de transition forcée et des consommateurs qui ont de moins en moins les moyens financiers, ces considérations passeront peut-être au second plan.
Reste que les Chinois ne sont pas les Sud-Coréens ni les Japonais. Ceux-ci ont démontré leur incroyable force de frappe dans le développement de voitures électriques, un genre qui est encore balbutiant chez nous. Et ça, ça pourrait faire la différence…
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