Cette semaine et jusqu’au 10 septembre, le Salon automobile de Munich (IAA 2023) bat son plein. L’événement est particulièrement suivi et présente une densité de nouveautés que l’on n’avait plus vue depuis longtemps. Ce qui fait plutôt plaisir. Cela dit, cette effervescence a surtout été créée par les constructeurs chinois présents en masse au salon et qui mettent la pression sur les autres constructeurs mondiaux dans la course à la voiture électrique.
Jusqu’ici, on pensait que les constructeurs européens étaient largement distancés sur le véhicule à batterie. Mais il s’avère que ce ne serait en fait pas (ou plus) le cas. C’est en tout cas ce que pense Brian Gu, le patron de l’une des marques chinoises les plus puissantes, Xpeng.
Les Allemands font le break
Il est vrai que jusqu’ici, on avait peu demandé l’avis des concurrents. Et il est étonnant de constater à quel point ceux-ci sont nettement moins acerbes dans leurs propos. Brian Gu pense que les constructeurs européens sont sur le point de combler leur retard, surtout les constructeurs allemands qui, selon lui, « ont montré leur plus forte détermination à changer » et pour relever les défis. Cette remontada est évidemment le fait des « entreprises chinoises qui envahissent les marchés étrangers comme des champignons, ce qui ne fait que renforcer le sentiment de crise des constructeurs » a encore indiqué Brian Gu.
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Nos constructeurs seraient-ils donc de retour sur le devant de la scène ? À voir, car il est aussi évident que le patron de Xpeng joue aussi une partie politique. Car dans le même temps, Brian Gu a invité les marques allemandes à multiplier les contacts entre les entreprises occidentales et asiatiques : « les entreprises allemandes et chinoises peuvent se compléter de bien des façons grâce à leurs différents atouts », a-t-il précisé.
Des approches diplomatiques
Ce discours très diplomatique s’explique en réalité par le fait que des start-ups comme Xpeng doivent encore trouver des moyens de produire à grande échelle pour asseoir leur position et ne pas risquer de disparaître face à d’autres rouleaux compresseurs. Pour eux, l’enjeu est d’atteindre une masse critique rapidement et cet objectif ne peut évidemment passer que par les marchés étrangers qui envisagent le passage à l’électrique. Brian Gu ne s’en est d’ailleurs pas caché.
Il y a donc beaucoup de finesse et de messages cachés dans les propos des dirigeants industriels chinois. La recherche de partenariats semble pour eux essentielle, comme en témoignent les accords passés (ou presque passés) entre Volkswagen et Xpeng justement ou encore Audi et SAIC.
Il est vrai que les perspectives commerciales de l’industrie automobile sont encore très incertaines, car les consommateurs restent hésitants sur le bon modèle et la bonne marque à acquérir. « Le marché n’est pas encore assez mûr et tout le monde est encore en train d’explorer le bon modèle d’entreprise », confirmait d’ailleurs Brian Gu, ajoutant encore qu’il faudra surmonter les stéréotypes sur la fabrication chinoise, les coûts d’importation et le marché des véhicules électriques moins développé ».
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