Il y a plusieurs semaines, l’Union européenne a lancé une grande enquête visant à établir si Pékin octroyait des subsides à ses constructeurs nationaux. L’objectif : maintenir des prix artificiellement bas pour tuer la concurrence et établir durablement l’industrie automobile chinois sur les marchés internationaux. L’Europe a annoncé avoir la preuve que ces subsides sont une réalité et que ceux-ci prennent plusieurs formes. BYD par exemple aurait perçu plusieurs milliards d’euros de subventions.
Cela dit, la Commission européenne voit manifestement des entraves se dresser pour cette enquête. En effet, celle-ci a exhorté BYD, SAIC et Geely à partager davantage d’informations quant aux demandes. Jusqu’ici, il semblerait en effet y avoir de la rétention, si on en croit deux sources proches du dossier. Il faut toutefois noter que les avertissements de ce type sont plutôt fréquents dans les affaires de défense commerciale de l’Union. Avant de prendre des mesures concrètes, l’UE essaie en effet toujours de fonder sa réflexion sur des faits établis.
Des droits de douane plus élevés ?
De leur côté, la Chine s’est montrée outrée par cette enquête. La Chambre de commerce chinoise pour l’importation et l’exportation de machines et de produits électroniques (CCCME) a en effet soutenu que celle-ci avait pour but de déstabiliser le commerce et de mettre en difficulté les constructeurs automobiles chinois
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Dans cette affaire, il apparaît que les clients étrangers payeraient actuellement leur voiture chinoise (électrique ou PHEV) jusqu’à trois fois plus cher que sur le marché intérieur, ce qui permet aux industriels de l’empire du Milieu de compenser les pertes actuellement enregistrées sur leur marché intérieur en raison de la guerre des prix.
L’Europe songe toujours à lever des droits de douane qui sont actuellement très faibles et ainsi que les faire passer de 10 à 25 ou 30%. Cela dit, pour certains analystes, ce serait encore un cadeau, car seuls des droits de douane de 55% pourraient vraiment freiner l’expansion chinoise. Il faudra donc voir si l’UE parvient à se montrer ferme dans cette affaire et oser mettre la Chine au pied du mur. C’est d’ailleurs la seule action qui permettra aussi de protéger notre industrie qui a besoin de temps pour se mettre à niveau (notamment pour les coûts de production). À moins que tout aille encore plus loin et que l’Europe ferme elle aussi ses portes aux usines chinoises de voitures, comme le Mexique ? Peu probable que cela aille jusque là…
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