On le sait, les constructeurs automobiles occidentaux doivent changer de modèle économique et adopter le modèle chinois qui parvient à développer plus rapidement des nouveaux véhicules ainsi qu’à produire moins cher et plus vite. C’est évidemment une transition qu’il faut aborder et qui prendra un certain temps – mais ça presse. Cela dit, ce à quoi on ne s’attendait probablement pas, c’est que les constructeurs chinois eux-mêmes se lancent manifestement dans un changement de modèle économique.
C’est notamment le cas de Geely, marque qui regroupe Volvo et Lotus, mais aussi Zeekr ou Lynk & Co. Pour ces deux dernières marques, l’une luxueuse et l’autre positionnée comme « intelligente », Geely a décidé une mise en commun des ressources, notamment en matière de recherche et développement et de capacités logiciels et matériels, apprend-on de sources internes, mais qui veulent rester anonymes selon Reuters.
Des transferts de parts
Selon les informations, la direction de chacune des marques restera indépendante, mais il est prévu que Zeekr récupère les 30% de parts de Volvo détient dans Lynk & Co de même que les 20% détenus par Geely Holding. Volvo se désengagera donc totalement de Lynk & Co. Zeekr pourrait porter sa participation à 51%, ce qui lui donnerait alors le pouvoir de décision chez Lynk & Co.
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Pourquoi ce changement chez Geely ? Le constructeur doit-il faire des économies ? Est-il en difficulté ? En réalité, les constructeurs chinois se rendent probablement compte qu’ls ont privilégier la multiplication des marques en pensant pouvoir toucher des publics différents. Et donc ratisser plus large. Mais cette approche est datée et elle a déjà été expérimentée par les constructeurs occidentaux ou asiatiques qui ont pour la plupart faire marche arrière. On se souvient en effet de Toyota qui avait introduit la marque Scion à destination des jeunes aux USA et qui a fini par l’éliminer. Ou de Pontiac ou Oldsmobile au sein de la galaxie de GM. On pense aussi à Talbot ou Simca. Les exemples sont nombreux. Pour rappel, Volkswagen peine parfois aussi à positionner les produits de son empire de marques, comme avec Skoda et Volkswagen par exemple.
Cannibalisme
Et justement, il se trouve que la limite entre Zeekr et Lynk & Co n’est pas assez claires avec des produits similaires qui se chevauchent aussi en termes de prix. Aussi, les Lynk & Co Z10 et Z20 partagent la même architecture que les voitures de Zeekr tandis que les modèles à essence ou hybrides utilisent des plates-formes développées par Geely et Volvo Cars. Ce recentrage intervient alors que les constructeurs chinois sont sous pression sur leur marché local avec une forte concurrence (de BYD et Tesla notamment) et que leurs perspectives se sont assombries en Europe avec les droits de douane. En outre, le gouvernement chinois a demandé à ses constructeurs de ne pas investir sur le vieux continent. Seul BYD a confirmé ses usines, mais les autres, comme Chery par exemple, ont suivi la consigne et suspendu leurs projets.
Ce qui est interpellant, c’est que cette restructuration intervient alors que les choses vont très bien pour Geely qui a augmenté ses revenus de +93% au troisième trimestre. Les marques Lynk & Co et Zeekr sont, elles aussi, en croissance. Il faudra voir quel sera l’impact de cette action, car au final, Geely va encore compresser ses coûts alors qu’ils sont déjà très bas comparativement à ceux des constructeurs européens et occidentaux en général. La pression risque donc de continuer à s’accentuer.
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