Depuis un peu plus d’un an, les constructeurs automobiles occidentaux établis en Russie ont été contraints de plus ou moins rapidement quitter le pays. Soit par conviction, soit parce que les autorités les y ont poussés, comme ce fût le cas pour Renault par exemple.
Cet exode a poussé les autorités russes à adopter un discours de propagande, car, à les entendre, c’était là une belle occasion de relancer les grandes marques anciennes (et disparues), telles que Moskvich par exemple. Il ne s’agissait bien sûr que d’un effet d’annonce, car les Russes ont été incapables de relancer quoi que ce soit. Dans ce contexte, ce sont évidemment les marques chinoises qui se sont infiltrées de toutes parts, un remplacement qui ne plaît toutefois pas aux Russes qui fustigent les marques et les produits de l’empire du Milieu à bien des égards.
Une qualité moindre
Le remplacement des marques occidentales par les marques chinoises a bien eu lieu : Haval, Chery et Geely trustent désormais près de 40% des ventes de voitures neuves en Russie, contre moins de 10% si l’on se réfère à janvier ou février 2022. A priori, personne ne devait y voir d’inconvénients, les technologies chinoises étant souvent présentées comme équivalentes aux Européennes. Sauf que ce n’est pas le cas. En effet, selon une enquête menée par Reuters, les concessionnaires et acheteurs russes se plaignent largement des voitures chinoises, fustigeant leur qualité qui serait bien inférieure à celle des modèles occidentaux.
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Interrogé par l’agence de presse, Stepan, un utilisateur de voitures partagées de 28 ans explique qu’il a réussi à acheter une Skoda en 2022 et que la différence avec les voitures chinoises est énorme. Même son de cloche chez les clients plus âgés qui indiquent qu’il faudra probablement du temps aux Chinois pour fiabiliser leurs automobiles. Certains acheteurs mieux informés que d’autres essaient en outre de trouver un compromis et de se retourner vers certains modèles Geely qui utilisent des moteurs Volvo d’ancienne génération. C’est donc la débrouille qui reprend le dessus.
La désinformation continue
En visite à Pékin, l’ancien président russe Dmitri Medvedev continue à faire de la propagande. Il a en effet déclaré que la coopération avec les constructeurs chinois était excellente et que les attentes des consommateurs [russes] étaient même dépassées. Plus fort, après un galop d’essai dans une voiture chinoise, l’un des proches de Poutine a même décrété que la voiture qu’il avait conduite « n’était certainement pas moins bonne qu’une Mercedes. »
Les constructeurs occidentaux ne seront bientôt plus de la partie, car les stocks s’épuisent et, bien qu’il existe un marché parallèle, celui-ci se tarira probablement aussi. Actuellement, c’est la marque Skoda – giron Volkswagen – qui produisait localement qui finalise un accord pour vendre ses actifs russes.
Pour Sergey Aslanyan, expert de l’industrie automobile interrogé par Reuters, si la concurrence a disparu, ça ne signifie pas que les gens changeront rapidement d’avis sur les voitures chinoises. La preuve : les Russes se jettent sur les voitures d’occasion de marques occidentales.
Des prix exorbitants ?
Si les Russes pointent du doigt la qualité des voitures chinoises, c’est aussi parce qu’ils ont des difficultés à en accepter le prix. En effet, les modèles chinois se négocient beaucoup plus cher que les modèles européens vendus jusqu’il y a peu. Ainsi, la Moskvich 3 basée sur la JAC 3 coûte 2 millions de roubles alors que la Lada Granta, modèle le plus vendu en Russie précédemment, coûtait autour de 680.000 roubles. Si les autorités russes sont ravies du renforcement de leurs liens commerciaux avec la Chine, la population voit donc les choses d’un tout autre œil.
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