Une prochaine fermeture d’envergure dans l’industrie automobile est-elle à redouter en Belgique ? La question est entière depuis qu’Audi a annoncé vouloir construire au Mexique la prochaine génération d’Audi Q8 e-tron. Ce qui signifie que l’usine de Forest (Bruxelles) se retrouve sans modèle à assembler après 2026 quand l’actuel Q8 terminera sa carrière.
Le site emploie actuellement 3.000 personnes, ce qui n’est pas rien et une fermeture serait à nouveau un coup très dur pour l’industrie belge, après les fermetures de Renault Vilvorde, mais aussi d’Opel Anvers ou de Ford Genk. Les autorités belges prennent la situation très au sérieux et dès l’annonce de cette non-continuité par Audi. Celles-ci ont pris contact avec le constructeur pour lui faire une série de propositions pour le convaincre de rester sur le sol belge.
Différents scénarios
Du côté allemand, on dit explorer « différents scénarios » dans un contexte d’incertitudes sur l’avenir de la voiture électrique en Europe étant donné la baisse drastique des ventes ces derniers mois. Ce qui signifie poliment que l’avenir n’est pas assuré. Le gouvernement De Croo (Open VLD) a à nouveau rencontré les responsables du constructeur et il leur a fait part des efforts possibles pour conserver l’activité.
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L’objectif était de pouvoir présenter des engagements avant les élections de ce 9 juin et de les garantir sur le long terme. Parmi les aides proposées par le gouvernement, il y aurait des aides à l’investissement (fédérales et régionales), mais aussi des aides à la formation des travailleurs, de la flexibilité sur le plan social avec des régimes spécifiques de chômage économique et du travail de nuit, des soutiens aussi à la recherche et à l’innovation selon les informations de L’Écho et du Soir. La transition énergétique est aussi abordée avec la proposition d’implanter une éolienne pour alimenter le site en électricité et ainsi contribuer à tendre vers la neutralité carbone du site. Une meilleure desserte ferroviaire est aussi évoquée.
Un marché électrique au point mort
Désormais, la balle est donc dans le camp du constructeur allemand et il faudra laisser le temps à celui-ci d’analyser les propositions du gouvernement belge. Toutes les options restent ouvertes, dont celle d’une fermeture, mais aussi de la construction d’un futur modèle – le Q10 – ou de basculer le site sur de la production de batteries. Mais tout cela nécessiterait de le marché de la voiture électrique reparte à la hausse, ce qu’il ne semble pas prêt de faire.
Le fait est que Forest est en concurrence avec d’autres usines dans le monde pour accueillir un potentiel nouveau modèle et le problème, c’est que l’Europe ne figure actuellement pas parmi les territoires les plus intéressants pour les activités vertes. Les États-Unis semblent nettement plus intéressants, selon une étude de l’organisme indépendant Transport&Environment (T&E). L’Europe pèse pour 26% des investissements, contre 37% aux États-Unis. Stellantis a d’ailleurs décidé d’investir 74% de ses dépenses liées à la transition en Amérique du Nord pour profiter des subsides de l’IRA (Inflation Reduction Act). À suivre…
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