Trump retarde les droits de douane sur les automobiles étrangères, aussi en provenance d’Europe ?

Le président américain Donald Trump donne finalement un peu de répit aux constructeurs automobiles. Ils bénéficieront d'une exemption temporaire des droits de douane de 25% sur les véhicules en provenance du Canada et du Mexique. Une décision porteuse d'espoir pour les constructeurs automobiles européens ?

Publié le 7 mars 2025
Temps de lecture : 4 min
Trump retarde les droits de douane sur les automobiles étrangères, aussi en provenance d’Europe ?

La mesure des droits de douane automobiles de Trump est entrée en vigueur depuis le 4 mars et elle menace de frapper le secteur de plein fouet. En effet, la chaîne d'approvisionnement de Stellantis, Ford, General Motors - mais aussi Tesla - dépend fortement du Canada et du Mexique voisins. Et, étant donné que les entreprises ne peuvent pas absorber le coût des droits de douane, le prix de certaines voitures va clairement exploser. Ce qui est aussi le cas des Tesla, même si Elon Musk a pourtant le bras long à la Maison-Blanche.

Cela dit, c’est peut-être Musk qui a tout de même contribué à ce que les entreprises concernées disposent à présent d’un mois de répit, le temps de s’adapter. Car dès le 2 avril 2025, l’exemption expirera. À moins bien sûr que Donald Trump change encore d'avis – ce n’est pas comme si c’était une rareté.

Le président des États-Unis a accordé ce sursis d’un mois après avoir consulté les trois grands constructeurs américains (Ford, General Motors et Stellantis) qui disposent d'une solide base de production et de vente aux États-Unis, mais qui, dans le même temps, dépendent fortement des fournisseurs de pièces détachées des pays voisins quand il ne s’agit pas d’usines d’assemblage canadiennes ou mexicaines. Le gouvernement américain a lui-même admis que les droits de douane « mettaient les entreprises dans une situation économique difficile ».

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Effet inverse ?

Les droits de douane exercent une pression énorme sur la chaîne d'approvisionnement. L'industrie automobile nord-américaine est étroitement imbriquée : les véhicules et les pièces détachées traversent souvent plusieurs fois les frontières avant qu'une voiture ne soit définitivement assemblée. Selon l'Alliance for Automotive Innovation qui représente tous les grands constructeurs automobiles aux États-Unis (pas Tesla), ces droits de douane pourraient faire augmenter d’autant le prix de certains modèles, c'est-à-dire de 25%

Pour l'instant, les mesures punitives de Trump risquent d'avoir l'effet inverse. Les experts alertent sur le fait que la production automobile ne peut pas être délocalisée aux États-Unis du jour au lendemain et que les droits de douane « augmenteront les coûts pour les consommateurs plutôt que de rétablir l'emploi ».

Dans l’intervalle, les mesures de droits de douane décidées par Trump montrent déjà leurs effets sur l'économie américaine. Des données récentes montrent un ralentissement de la croissance des salaires et un déclin de l'emploi dans l'industrie manufacturière. En outre, l'incertitude liée à cette politique commerciale affecte également les marchés financiers qui ne savent plus où donner de la tête.

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L'Europe prudente

Bien que toute l'attention se porte désormais sur l'Amérique du Nord, le secteur automobile européen observe avec méfiance la politique commerciale de Trump. Le président menace d'imposer des droits de douane du même acabit sur les véhicules européens d'ici avril (ainsi que sur ceux du Japon et de la Corée du Sud). Un cauchemar, car les États-Unis sont le deuxième marché automobile automobile mondial, alors que les marques occidentales souffrent déjà suffisamment de la Chine où les difficultés s’enchaînent pour les Européens.

Le groupe Volkswagen, Mercedes, BMW et Volvo pourraient être particulièrement touchés par cette situation. Pour l’usine belge de Volvo Gand, il s'agit du deuxième marché le plus important. C’est ce qui explique que plusieurs marques envisagent de construire de nouveaux modèles aux États-Unis et d'y étendre leur production. Cela dit, la délocalisation de gammes entières reste, elle, non-envisageable. 

Les prochaines semaines seront décisives. Trump a indiqué qu'il était ouvert aux exceptions, mais qu'il s'en tenait à sa stratégie globale de protection de l'industrie américaine. Dans son esprit, l’Europe est le tyran des États-Unis et il ne supporte plus de voir circuler sur les routes américaines autant de modèles de luxe allemands. Le degré d’incertitude reste donc important et il faut espérer que Trump se montre magnanime avec les marques européennes, au moins avec celles qui produisent déjà aux USA. Mais qui défendra les intérêts de nos constructeurs à la Maison-Blanche ? Sûrement pas Elon Musk... 

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Par Piet Andries Rédacteur automobile
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