Les chiffres ont fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours. Les ventes de voitures électriques ont encore connu une forte baisse au mois de novembre. Selon les données de la Fédération européenne de l'automobile ACEA, la catégorie tant attendue pour verdir notre parc automobile a subi un coup de frein de 9,5 %, avec un total de 130 575 unités immatriculées. La crise est désormais bien connue et la part de marché des voitures électriques, sur l'ensemble de l'année, est passée de 16,3 % à 15 % en 12 mois. C'est ennuyeux car, selon l'Union européenne, il est urgent d'augmenter ce chiffre. Jusqu'à 20 % d'ici à 2025.
Sans Tesla, le marché est en hausse
Un examen plus approfondi des chiffres révèle toutefois une tendance frappante. En effet, le déclin est imputable à une marque en particulier : Tesla. Le précurseur des voitures électriques a enregistré une baisse de 13,7 % par rapport à l'année précédente. Alors qu'il avait vendu 327 600 voitures au mois de novembre en 2023, il n'en a vendu que 282 700 cette année. Inquiétant. En outre, si l'on retire Tesla des tableaux, le marché des voitures électriques n'est pas du tout en déclin en Europe, mais plutôt en hausse de 1,3 %.
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Cela suggère que les clients du Vieux Continent ont un problème avec la marque d'Elon Musk plutôt qu'avec les voitures électriques en général. Il convient également de noter que Tesla a mené une politique de prix agressive ces derniers temps, et que l'usine allemande tourne à plein régime, ce qui devrait simplement se traduire par PLUS de volume - ce qui était également le plan stratégique pour cette année.
Il y a plusieurs explications possibles à cette baisse. Tout d'abord, le Model Y, le porte-drapeau de Tesla, commence à perdre de son attrait. Le véhicule électrique le plus vendu en Europe a déjà quatre ans et a grand besoin d'une mise à jour dans le style de la Model 3 Highland. Selon des sources chinoises, la production de ce modèle dit « Juniper » débutera en janvier de la nouvelle année. La gamme s'enrichira d'une version à six places.
« Je l'ai acheté avant qu'Elon ne devienne fou »
En outre, les entreprises commencent à tourner le dos à la marque. Les sociétés de leasing le font en raison de l'impact pernicieux de la guerre des prix sur les valeurs d'occasion, mais d'autres entreprises commencent à barrer la route à la marque en raison de l'idéologie bancale de l'amiral Elon Musk. Son soutien à Trump faisant obstacle à la cause climatique, des entreprises comme Revive, Rossel Group, Rossmann ont déjà décidé de ne pas inclure Tesla dans leurs flottes d'entreprise. En Europe, les particuliers sont également loin d'être satisfaits de l'orientation de Musk vers Trump. Ils apposent des autocollants sur leurs Tesla du genre « Je l'ai achetée avant qu'Elon ne devienne fou ».
Est-il possible que l'aversion politique se manifeste déjà dans les chiffres de vente ? C'est possible, mais seulement légèrement. Les inscriptions suivent quelques semaines à quelques mois après la commande et sont donc antérieures à l'élection. D'autre part, les penchants d'extrême droite de Musk sont connus depuis un certain temps. Quoi qu'il en soit, le problème de Tesla dans les statistiques est frappant, et sa véritable nature sera révélée dans les mois à venir. D'autant plus que le grand patron souhaite également soutenir financièrement le parti radical de Nigel Farage au Royaume-Uni.
Le fait que Musk lui-même semble peu préoccupé, pour l'instant, par l'impact de ses choix de parti actif sur les performances commerciales a également à voir avec la gouvernance. Alors qu'il y a quelques années, il était profondément impliqué dans les tenants et les aboutissants de son projet Tesla, il confie aujourd'hui de plus en plus la direction de ses entreprises à des lieutenants. Dans le cas de sa marque automobile, il s'agit de ses confidents, Omead Afshar et Tom Zhu, les hommes qui ont construit l'usine au Texas et à Shanghai respectivement. Ils risquent de faire passer la pilule amère si les ventes continuent de chuter, que ce soit ou non à cause de la politique du patron.
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