Si la transition vers la voiture électrique a déjà commencé, elle risque de rencontrer de sérieuses embûches à sa réalisation. En effet, avec la perspective d’une interdiction des voitures thermiques en 2035 en Europe – et même dès 2029 en Flandre – ainsi qu’une fiscalité qui ne sera plus favorable qu’aux voitures électriques dès 2026, pousse particuliers et sociétés à se tourner vers ce mode de locomotion. Oui, mais voilà : avec cette adoption massive, les constructeurs ne sont plus en mesure de livrer ces véhicules dans des délais raisonnables.
Cette situation est naturellement encore plus réelle pour les marques et les modèles qui proposent des véhicules relativement abordables. Chez Skoda par exemple pour l’Enyaq, un SUV électrique dont l’habitabilité est intéressante et dotée d’une capacité de batterie très correcte (60 ou 80 kWh), le délai de livraison estimé est fixé à… mars 2023 pour une voiture commandée aujourd’hui, soit 16 mois de délai.
Pourquoi des délais si longs
Cette situation cocasse est naturellement due à l’engouement d’une part – pour le Skoda Enyaq comme ses semblables –, mais aussi aux capacités de production d’autre part qui sont évidemment moindres que pour d’autres véhicules thermiques qui restent populaires. Cela dit, ces délais à rallonge s’expliquent aussi par les pénuries auxquelles fait face le monde automobile et en particulier à celle de puces électroniques ou semi-conducteurs dont les véhicules électriques sont gros consommateurs.
C’est naturellement le même son de cloche chez les autres constructeurs. Chez BMW par exemple, tous les véhicules de stock rentrés repartent le jour même chez des acquéreurs, principalement dans des entreprises qui ont anticipé le changement de législation et ont donc adopté une car policy plus verte. Certains constructeurs tentent de trouver aussi des alternatives et de proposer une voiture hybride rechargeable dans un premier temps, un véhicule qui bénéficie toujours des avantages fiscaux (100% de déductibilité) jusqu’au 1er janvier 2023. Il faut dire que les voitures de société pèsent lourd dans le marché belge puisqu’elles représentent plus de 85% du marché du neuf en 2021 selon la FEBIAC, la Fédération des constructeurs automobiles belges.
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Vers 20% de ventes ?
Encore embryonnaire il y a quelques mois, le marché de la voiture électrique semble exploser aujourd’hui. Certaines marques comme Volvo ou Mercedes indiquent en effet que ces véhicules représentent aujourd’hui 20% de leurs ventes. Et les hybrides ne sont pas en reste puisqu’elles s’adjugent près de 50% des ventes. Ce qui signifie donc que les voitures 100% thermiques qu’elles soient essence ou Diesel ne représentent aujourd’hui plus que 30 à 35% de la demande des consommateurs. Qui aurait cru à un pareil retournement il y a deux ou trois ans ?
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