L’effet des mesures destinées à protéger les constructeurs automobiles européens de la concurrence bon marché de la Chine se fait déjà sentir dans les chiffres de vente. Le nombre de nouvelles voitures électriques immatriculées par des marques chinoises, telles que BYD et MG, a chuté de 45 % par rapport au mois de juin. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par la société d’études de marché Dataforce, qui a compilé les chiffres de 16 États membres de l’UE afin de vérifier l’impact des droits de douane. Il convient toutefois d’apporter quelques nuances.
Les nouveaux droits de douane, qui pourraient porter les droits d’importation sur les véhicules électriques chinois jusqu’à 48 %, sont destinés à protéger une industrie européenne cruciale contre des concurrents bénéficiant d’aides publiques importantes et d’avantages en matière de technologie des batteries. Les tensions politiques entre l’UE et la Chine sont vives et Pékin a menacé de prendre des mesures de rétorsion. Certes, les prélèvements sont provisoires, car ils s’inscrivent dans le cadre d’une vaste enquête qui ne s’achèvera qu’en novembre. Mais la Chine ne tergiverse pas non plus et, pour sa part, a déjà saisi l’Organisation mondiale du commerce, qui pourrait également décider que la réponse de l’Europe viole les règles du commerce équitable. Parallèlement, les deux régions mènent des négociations qui pourraient encore déboucher sur un compromis. De l’eau coulera encore sous les ponts.
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Les marques chinoises ont connu un mois record plus tôt
Entre-temps, l’UE a déjà mis en place ses « droits de douane punitifs ». Ils sont entrés en vigueur le 5 juillet. Les statistiques s’en ressentent. Le mois précédant l’activation a été marqué par une montée en flèche. Les marques chinoises se sont régalées avec des stocks qui n’étaient pas encore soumis à des droits de douane plus élevés, ce qui ne leur a pas porté préjudice. En effet, avec un peu moins de 200 000 livraisons, les marques chinoises ont enregistré un mois record en Europe, soit une hausse de 18,8 %. La chute brutale de juillet est donc en partie due au fait que les constructeurs automobiles se sont empressés de livrer leurs stocks aux concessionnaires en juin, avant l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane. Le record étant déjà temporaire, les ventes se sont donc effondrées.
D’un autre côté, les marques chinoises ne s’en sortent pas si mal. Après tout, dans les 16 pays étudiés par Dataforce, la baisse globale des ventes de VE a été de 36 %. Ainsi, outre les taxes, la faiblesse du marché joue également des tours aux Chinois, comme à tous les autres. Certes, Dataforce souligne également que les entreprises occidentales telles que BMW, Stellantis et Tesla, qui importent également des VE produits en Chine, sont plus prudentes avec leurs stocks. Chez eux, le déclin est moins visible.
La part de marché a légèrement augmenté
Toutes les marques chinoises ne rotent pas non plus en arrière. BYD, la marque automobile la plus vendue en Chine, a vu ses ventes de véhicules électriques tripler en juillet par rapport à l’année précédente. En revanche, les ventes de MG, la marque chinoise la plus populaire en Europe, ont chuté de 20 % et celles de Polestar de 42 %. Selon Dataforce, les bonnes performances de BYD constituent un point d’appui pour le déclin brutal des marques chinoises. En tout état de cause, cela montre également l’impact disproportionné des droits de douane. BYD, avec un droit de douane de 17,9 %, est beaucoup moins « puni » que MG, qui doit faire face à un prélèvement supplémentaire douloureux de 37,6 % en plus du droit de douane existant de 10 %. En outre, la première est en mesure d’absorber l’augmentation imposée.
Malgré ces conditions difficiles, les constructeurs automobiles chinois comme BYD n’ont pas revu leurs ambitions à la baisse en Europe. Les plans de production locale et en franchise de droits sont mis en œuvre à plein régime. Mais dans l’ensemble, la part des ventes de voitures chinoises n’est pas vraiment à la hauteur de leur image de leaders technologiques et de superproductions. En juillet, leur part de marché dans l’UE pour les voitures électriques était de 8,5 %, soit un peu moins d’un point de pourcentage de plus que les 7,4 % de l’année précédente.
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