Si le passage à la voiture électrique semble inéluctable d’ici janvier 2035, ce modèle industriel est beaucoup critiqué, aussi économiquement. Car aujourd’hui, un passage en masse à la voiture électrique ne semble possible qu’avec des aides gouvernementales. Certains pays ont réduit ou supprimé les leurs, ce qui a entraîné une chute importante des ventes. Et en Belgique, cela se vérifie aussi : la prime flamande à l’achat (mais qui va être supprimée le 22 novembre prochain) a dopé les ventes tout comme les conditions de déductibilité avantageuses pour les voitures de société.
Cette difficulté à imposer la voiture électrique vient surtout de son prix, sensiblement plus élevé que celui d’une voiture thermique. Les spécialistes ont beau dire que c’est le TCO (« Total Cost of Ownership » ou « coût total de possession ») qu’il faut considérer pour avoir une idée financière plus juste du coût de la voiture électrique. Cela vise à montrer qu’au cours de son utilisation, la voiture à accumulateur revient finalement moins chère grâce à des entretiens moins onéreux, mais aussi un coût inférieur pour une recharge. Sauf que ce dernier argument ne semble pas tenir, du moins en Belgique.
Le prix exorbitant de l’électricité
En Belgique, le coût de revient au kilomètre d’une voiture électrique ne serait donc pas si intéressant. C’est ce qu’avance une étude de l’institut de recherche Transport & Mobility Leuven (TML) et réalisée à la demande de l’ACEA, l’association des constructeurs européens d’automobiles. Le document liste en particulier les principaux obstacles qui se dressent encore face à la génération de la voiture électrique, et ce partout en Europe.
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On apprend notamment que recharger une voiture à domicile en Belgique revient en moyenne à 32 eurocents/kWh. C’est un tarif franchement élevé, car seuls le Danemark et la Grande-Bretagne sont plus chers. Et encore, on ne parle ici que du prix de l’électricité à la maison. Il faut encore compter avec celui vendu aux bornes de recharge que l’on trouve dans les rues ou sur les parkings. TML le constate aussi : le réseau de recharge public figure aussi parmi les plus chers d’Europe. Seuls la Croatie et, une fois encore, le Danemark sont plus chers. Pour ce qui concerne les bornes rapides, la Belgique fait un peu mieux et se classe 6e, mais sur 27 pays, ne l’oublions pas.
Trop cher
TML explique que cette situation découle donc des prix très élevés de l’énergie en Belgique et en particulier de l’électricité. Et cela s’explique : dans notre pays, le prix de l’électricité inclut aussi d’importantes redevances pour les réseaux de distribution, de même qu’une TVA à 21% sur l’électricité vendue aux bornes publiques de recharge (contre 6% à domicile).
Outre le prix du véhicule lui-même, ce serait donc le coût de l’énergie en Belgique qui ne contribue pas à ce que la voiture électrique soit adoptée, surtout pour les particuliers qui, évidemment, ne peuvent pas déduire le coût de l’électricité des recharges, comme c’est le cas pour les entreprises. Pour TML, il est donc décisif aujourd’hui de pouvoir travailler sur le coût de l’électricité pour pouvoir convaincre les acheteurs privés dont une part juge aujourd’hui que le TCO d’une voiture électrique n’est pas suffisamment intéressant. Et l’organisme d’appeler les autorités à plafonner le prix de vente de l’électricité aux bornes publiques et d’harmoniser les règles en matière de TVA. Sera-t-il entendu ?
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