La voiture électrique rencontre des difficultés à s’imposer. Il y a une question de prix et d’autonomie bien sûr, mais aussi une question d’agrément. Ou plutôt de peur de ne pas avoir d’agrément – ou moins. Pour pallier le problème, les constructeurs tentent par tous les moyens de trouver des subterfuges pour convaincre les clients, comme des sons « moteur » fictifs ou des fausses boîtes de vitesse pour simuler des rapports et offrir un semblant de feeling mécanique aux conducteurs.
Mais cette posture serait une erreur fondamentale selon Porsche qui a pris position face à certaines réalisations du genre, comme la Hyundai Ioniq 5 N qui utilise une fausse boîte de vitesse. Le constructeur allemand juge cette réalisation inutile et même rétrograde. Ambiance !
La supériorité du moteur électrique
Le constructeur allemand défend sa position sur base de la supériorité du moteur électrique face au moteur thermique et il refuse d’adopter cette technologie. Mais pourquoi ?
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Et c’est Lars Kern, pilote d’usine de Porsche, qui donne la réponse : pour lui, cette technologie n’a aucun avenir. « Pourquoi devrions-nous faire pire ? », s’interroge-t-il, soulignant que la transmission de puissance d’un moteur électrique est naturellement plus efficiente que celle d’un moteur thermique. Lars Kern va plus loin en qualifiant la démarche de Hyundai de datée et sans intérêt, une critique cinglante qui pose question sur l’avenir des innovations dans le secteur des véhicules électriques. Pour rappel, Hyundai n’est pas le seul à travailler ou à adopter cette technologie. Toyota y songe aussi.
Gadget ou atout ?
La Hyundai Ioniq 5 N, avec ses 650 ch et son couple de 770 Nm, est indéniablement une sportive électrique redoutable. Mais curieusement, c’est sa fausse boîte de vitesse plutôt que ses performances qui font couler de l’encre. Pour rappel, cette innovation simule les passages de rapports d’une transmission à double embrayage, imitant ainsi le comportement d’une voiture thermique. Si cette technologie a été bien accueillie par certains conducteurs et critiques automobiles, elle est pourtant loin de faire l’unanimité.
On l’aura compris : ce que défend Porsche, c’est l’efficience. Car le rendement d’un moteur électrique dépasse allègrement les 95% alors que celui d’un thermique alors que le rendement d’un moteur thermique peine à atteindre les 40%. De ce fait, il n’y a pas besoin de boîte de vitesse pour optimiser ce rendement du moteur qui est capable de restituer son couple et sa puissance de manière instantanée, au contraire d’un Diesel ou d’un essence qui ont besoin d’atteindre et de maintenir des régimes plus élevés (2.000 tr/min ou davantage).
Porsche continue donc de se positionner comme le chantre de l’efficience, comme en témoigne d’ailleurs l’appellation « Turbo » sur certains de ses véhicules électriques. Pour le constructeur, il n’y a pas d’insulte, pas simplement la poursuite d’une logique de l’excellence qui, à l’avenir, se poursuivra sans boîte de vitesse. Pour Porsche, combiner les anciennes et les nouvelles technologies ne fait pas sens et il est donc nécessaire de défendre l’idée que certaines valeurs transcendent les changements technologiques pour maintenir la cohérence et l’identité de la marque.
Est-ce la fin des boîtes de vitesse ? Pas tout à fait. Car il faut se souvenir que la Taycan est une des rares voitures électriques à disposer de deux démultiplications pour sa transmission de façon à atteindre des vitesses élevées – en général, les voitures électriques et même hybrides présentent une vitesse maxi limitée justement pour éviter le coût élevé d’une deuxième démultiplication en sortie de moteur électrique. L’automobile évolue donc et il faudra s’y faire – sans connotation rétrograde ou défaitiste. La voiture électrique n’en est qu’à ses débuts. Laissons-lui un peu de temps pour se développer. Comme l’automobile thermique en son temps. Non ?
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