De plus en plus de grands patrons de l’industrie automobile s’insurgent contre la voiture électrique. Ou plutôt contre la vision de l’Europe du tout électrique qui est trop complexe et coûteux à mettre en œuvre en une fois. Si les Chinois voient probablement les choses autrement, eux qui maîtrisent la chaîne industrielle du véhicule électrique, les constructeurs européens sont confrontés à la réalité de la transformation de leur modèle industriel. Et ils rencontrent des difficultés à réduire les coûts, ce qui rend les véhicules électriques impayables pour une majorité d’automobilistes qui ne disposent pas de voiture de société.
Bien que les ventes de voitures électriques augmentent chaque année (et même si certains regrettent déjà leur choix), la voiture électrique reste bien plus chère que la thermique. Et manifestement, cette différence ne s’atténuera pas tout de suite, contrairement à ce que certains annoncent.
La révolution pour les riches ?
Jusqu’ici plutôt discret quant à la voiture électrique, Luca de Meo, le PDG de Renault, n’a pas été tendre avec les véhicules à batterie lors du Viva Festival qui se déroule en Italie. Celui-ci a déclaré en substance que « produire une voiture électrique coûte plus cher qu’une voiture traditionnelle en termes d’investissement, de technologie embarquée et de composants. C’est, comme je l’ai toujours dit, une révolution pour les riches ». Autrement dit, la voiture électrique est faite pour les riches et pas pour tout le monde.
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Luca de Meo a expliqué le fond de sa pensée et il indique que la transition écologique entraînera un changement profond de nos habitudes en ce qui concerne l’automobile. « Il faut accepter l’idée que la mobilité privée telle que nous la connaissons aujourd’hui n’existera plus. Il faut oublier le marché automobile européen de 17 millions d’unités par an. Les riches achèteront des voitures électriques, et tous les autres garderont des voitures d’occasion aussi longtemps que la politique le leur permettra », a-t-il encore déclaré. Le patron de la marque au losange entrevoit donc d’ici peu une fracture sociale de la mobilité.
2040, une meilleure date ?
Luca de Meo plaide donc pour une transition mieux étalée dans le temps et qui serait repoussée de 5 ans, soit en 2040. Il indique aussi que l’adoption de la norme Euro 7 constitue une perte de temps et d’argent, des coûts qui se répercuteront une fois encore sur les consommateurs. « Nous avons averti la Commission de l’environnement que d’ici à 2035, il est impossible de maintenir une demande stable et naturelle et qu’il serait préférable de tout déplacer en 2040 », a-t-il expliqué.
Cela dit, ladite Commission n’a pas entendu les constructeurs, ce qui signifie que « l’aide à la transition doit maintenant se concentrer sur des incitations ou des initiatives sur lesquelles j’ai des doutes, comme le leasing social proposé par le gouvernement français ». Car ce genre d’initiative (le leasing social à prix cassé) demandera aussi aux constructeurs de changer de modèle commercial tandis que ce sera à grand renfort d’argent public que la transition pourra s’opérer, et ce alors que les États croulent littéralement sous les dettes. Luca de Meo ne remet évidemment pas en cause la date de 2035 et il indique que sa marque « sera prête ». Mais à quel prix !
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