Ces derniers mois, les prix de l’énergie et en particulier des carburants ont explosé. La faute à la reprise économique post-Covid trop forte et aux ruptures dans les chaînes d’approvisionnement qui font hoqueter l’économie. Plus récemment, la guerre en Ukraine a également entraîné une hausse des prix sur les marchés en raison des craintes de pénuries. Et ce n’est pas fini, car l’Europe vient de décréter un embargo progressif sur 90% du pétrole russe d’ici à la fin de l’année, une mesure qui a toutes les chances de faire encore monter les prix à la pompe.
Aujourd’hui, il faut débourser plus de 2 euros pour un litre de carburant, que ce soit pour un litre de Diesel ou un litre d’essence. Il est clair que ces tarifs ne sont pas près de redescendre et certains estiment déjà que le litre (de Diesel surtout) atteindra les 3 ou 4 euros dès cet été. Ce scénario catastrophe est toutefois peu probable, car, même avec l’embargo sur le pétrole russe, il ne devrait pas y avoir de pénuries.
Rouler moins pour compenser
La hausse des prix des carburants n’est pas isolée. En effet, l’inflation touche actuellement tous les pans de l’économie : matériaux de construction, meubles, automobiles et bientôt alimentation comme nous le prévoient plusieurs économistes pour ce mois de septembre lorsque la grande distribution renégociera ses prix avec ses fournisseurs. Cette accumulation pousse évidemment les consommateurs à prendre des dispositions, certains devant parfois choisir entre manger et aller travailler.
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Les déplacements font manifestement les frais de cette inflation et, pour la première fois, il y a des données fiables qui permettent de soutenir que les Belges réduisent leurs déplacements. Pour l’heure, la Brafco (la Fédération des négociants en combustibles et carburants) constate que les automobilistes ont diminué leur consommation. C’est manifestement le fait de personnes qui ne mettent plus que 15 ou 20 euros par passage à la pompe plutôt que de faire un plein complet.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au cours du mois d’avril 2022, le volume de Diesel a diminué de 14%, soit 587 millions de litres plutôt que 681 millions consommés en mars 2022. Et c’est pareil pour l’essence : la diminution en avril atteint les 6%, soit 255 millions de litres plutôt que 271 millions de litres.
De nouvelles actions demandées
Bien entendu, la consommation de carburant n’est pas encore revenue au niveau du creux du Covid (383 millions de litres pendant le 1er confinement –, mais c’est un vrai signal, car le mois d’avril 2022 est, pour le Diesel routier, le deuxième plus bas en matière de consommation sur les 10 dernières années. Tout un symbole.
Il faudra évidemment voir si ce mouvement de baisse se confirme sur le long terme. La Brafco demande en tout cas à l’État belge de procéder à une nouvelle réduction des prix via le levier des accises. Celles-ci ont déjà été diminuées de 17,5 cents en mars dernier, mais pour la Fédération des négociants, ce n’est pas suffisant, car la baisse a été annulée par l’explosion des prix du pétrole sur les marchés internationaux.
En coulisses, il se dit que le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), serait d’accord avec une nouvelle baisse, et ce au niveau plancher européen, ce qui pèserait pour une nouvelle baisse de 9,5 cents. Ce serait évidemment une bonne nouvelle, même si à près de 2,1 euros le litre, on ne peut pas dire que ce geste permettra de revenir à un niveau de prix démocratique.
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