L’automobiliste belge n’est pas vraiment privilégié. En effet, au plus fort de la récente crise énergétique, le gouvernement n’a pas vraiment trouvé de solution pour trouver des alternatives. Certes, la réduction momentanée des accises a un peu aidé, mais aucune nouvelle piste ne semble avoir été creusée pour essayer de s’affranchir des hydrocarbures importés.
Pourtant, de l’autre côté de la frontière, les automobilistes de l’Hexagone ont pu exploiter le filon du superéthanol E85, un biocarburant issu de la transformation de matières végétales agricoles. Avec l’avantage d’une meilleure empreinte écologique et celle d’un prix moyen en ce début d’année de 1,1 euro/l. L’œuf de Colomb ? Presque, car il faut être honnête : le superéthanol présente un pouvoir calorifique 1,5 fois inférieur à celui de l’essence. Ce qui signifie donc que peut potentiellement atteindre une surconsommation de +33%. Logique.
Pas de norme
On pourrait se demander pourquoi l’éthanol n’a pas cours en Belgique ? Première réponse : il n’existe pas chez nous de cadre juridique et donc de norme pour mettre ce carburant sur le marché. Et ça n’arrivera probablement pas, car il n’existe à l’heure actuelle aucune volonté politique pour le faire. Outre la volonté politique, il faudrait en outre que le réseau de pétroliers accepte de distribuer ce produit, ce qui n’est pas non plus souhaité, car il faudrait installer des cuves supplémentaires, comme l’indiquait récemment l’Association belge du bioéthanol à nos confrères de L’Avenir.
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S’approvisionner en France ?
Si la Belgique ne propose pas d’éthanol dans ses stations-service, il n’est toutefois pas interdit de rouler avec ce carburant en s’approvisionnant en France. Cela dit, il faut toutefois faire adapter son moteur et installer un boîtier de conversion qui permet de compenser la différence calorifique avec la super 95.
Reste que si le gouvernement acceptait une commercialisation de l’éthanol, il faudrait aussi instaurer une défiscalisation pour ce carburant, sinon, le litre d’éthanol coûterait plus de 2 euros. Pas vraiment compétitif.
Un problème de céréale
Si l’éthanol a du succès en France, c’est aussi parce que l’agriculture est beaucoup plus développée (et productive) que chez nous. En effet, outre-Quiévrain, ce carburant est produit avec les surplus de céréales, ce qui signifie que la production d’éthanol soutient aussi l’industrie agricole française. Or, ce scénario reste impossible chez nous, car notre pays ne dispose pas de surplus céréaliers.
Globalement, la situation belge indique que l’éthanol ne trouvera pas sa place dans nos stations-service, comme c’est le cas en France ou dans d’autres pays du monde, comme le Brésil par exemple qui commercialise massivement de l’éthanol issu des surplus de la culture de la canne à sucre. Quoi qu’il en soit, il est aussi trop tard pour s’intéresser à la chose, car l’Europe a d’ores et déjà programmé la fin des moteurs thermiques. À moins que les amendements concernant les carburants de synthèse débordent un peu. Mais il y a peu de chance…
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