L’Arabie Saoudite a surpris tout le monde en annonçant dimanche 2 avril 2023 une importante réduction de sa production quotidienne de pétrole. En effet, Riyad a décidé d’abaisser de -5% le nombre de barils produits chaque jour, soit 500.000 unités. Cette décision est surprenante à plus d’un titre, car elle a été prise en dehors du cadre de l’OPEP+, l’organisation qui regroupe les pays producteurs et qui agit toujours en concertation.
Cela dit, si l’Arabie Saoudite a fait cette annonce, c’est aussi parce qu’elle a manifestement mené des négociations secrètes avec certains de ses alliés qui ont eux aussi annoncé une réduction de leur production. Parmi ces alliés, il faut citer l’Irak (-211 000 barils), les Émirats arabes unis (-144 000 barils), le Koweït (-128 000 barils), le Kazakhstan (-78 000 barils), l’Algérie (-48 000 barils), Oman (-40 000 barils) et le Gabon (-8 000 barils). Au total, le marché pétrolier va donc être amputé de 1,157 million de barils par jour (1% de la production mondiale), un chiffre qui s’ajoute à la réduction décidée par la Russie (500.000 barils par jour) et qui vient d’être prolongée jusqu’à la fin 2023.
Remontée en flèche sur les marchés ?
En toute logique, cette décision est prise avec la volonté de voir remonter les prix de l’or noir. Car depuis quelques semaines, les cours du pétrole ne cessent de diminuer. Manifestement, l’opération fonctionne puisqu’en ce début de semaine, le prix du baril de Brent a déjà grimpé de +6%, à 86 dollars. Pour rappel, il y a un mois, la crise bancaire (ou les perspectives d’en connaître une) avait fait plonger le brut à 71,6 dollars le baril.
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Ce qu’il est inquiétant, c’est que le prix du baril était déjà de 80 dollars lorsque l’Arabie Saoudite a fait son annonce, un niveau de prix qu’elle considère habituellement comme acceptable. Quel est donc le dessin derrière cette action concertée ? En réalité, l’Arabie et ses alliés s’inquiètent d’un nouveau ralentissement économique mondial qui ferait chuter la demande de pétrole et donc ses prix. Les pays producteurs anticipent donc en fermant le robinet pour rééquilibrer le marché. À moins que ce soit pour causer des soucis à Joe Biden qui a largement puisé dans ses stocks stratégiques pour détendre les prix à la pompe lors de sa campagne. Les pays producteurs espéraient naturellement que les USA achèteraient massivement pour constituer ces stocks. Mais ce ne sera pas le cas et l’administration Biden a dit qu’elle prendrait des années pour le faire. De quoi énerver les partenaires économiques (et pétroliers) de Washington.
Selon Goldman Sachs, les prix du pétrole vont donc repartir à la hausse et, avec eux, les prix du litre de carburant à la pompe. Les spécialistes de la banque estiment qu’il va remonter au moins jusqu’à 95 dollars d’ici à la fin 2023, à moins que ça ne soit autour des 120 dollars estiment d’autres observateurs. Il faudra en réalité surtout voir comment se passe la reprise (ou pas) économique.
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