Les capitales européennes – ainsi que de nombreuses grandes villes – mettent la voiture et les automobilistes sous pression. Les autorités souhaitent en effet réduire la présence des véhicules dans les villes au profit des transports en commun qui, selon elles, garantissent un environnement apaisé ainsi qu’une pollution moindre. À Bruxelles, la voiture aussi n’est plus la bienvenue. Le cabinet de la ministre de la Mobilité, Elke van Den Brandt (Groen), a pris une série de mesures : transformation de la fin des autoroutes en boulevards urbains (E40 et A12), suppression de nombreuses places de parking, nouveau sens de circulation, interdiction du trafic de transit et report de celui-ci sur les axes structurants, limite de 30 km/h, etc.
En théorie, l’élimination de la voiture serait bénéfique à la qualité de vie ainsi qu’à la diminution des émissions polluantes. Récemment, les autorités bruxelloises ont aussi avancé le fait que la zone 30 km/h étendue avait aussi réduit le nombre d’accidents. Cela dit, la réduction est si faible que ne peut que s’interroger sur l’efficience de la mesure. On verse plus dans l’autosatisfaction – ou la justification douteuse – qu’autre chose…
Marche arrière à Berlin
Cela dit, il y a toujours une exception. À Berlin en effet, les autorités font une incroyable volte-face et enclenchent à pleins gaz la marche arrière pour redonner de la place à l’automobile. Ainsi, la grande artère commerciale vient d’être rouverte à la circulation et la limite de 30 km/h vient d’être supprimée pour revenir à 50 km/h ! C’est le résultat de luttes politiciennes entre écologistes et conservateurs.
De ce fait, la Friedrichstrasse dans le centre historique a été successivement ouverte et refermée à plusieurs reprises au grand dam des automobilistes qui ne savaient plus à quel Saint-Christophe se vouer. Résultat : cet échec est surtout celui des citoyens à qui ce ping-pong aura coûté plus de 3 millions d’euros. Ridicule.
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Les citoyens changent de vision
Selon plusieurs observateurs dont l’ONG Changing Cities qui limite pour les transports en commun et les espaces piétons, Berlin n’a jamais eu de politique de mobilité. Et tout est fait à la va-vite avec des routes transformées n’importe comment en pistes cyclables sur lesquelles les voitures n’ont plus d’accès, excepté les riverains. Au-delà du fait que le lobby automobile est fort en Allemagne, ces aménagements et règles irréfléchis ont surtout énervé les citoyens… qui ont voté en conséquence.
Depuis le départ des Verts, la politique autour de la voiture a radicalement changé. Le nouveau maire conservateur a fait toute sa campagne sur l’idée de redonner une place à la voiture. Et manifestement, il a séduit. Berlin prend donc le contre-pied de ce qui se passe à Paris, à Barcelone et même à Bruxelles. Le nouveau maire, Kai Wegner (CDU), a même indiqué qu’il ne voulait pas « que les pistes cyclables ralentissent la circulation ». Car le temps, c’est aussi de l’argent.
Objectifs atteints
Dans ce cadre, la vitesse limite est repassée de 30 à 50 km/h, ce qui n’est pas un problème, car les autorités estiment que les objectifs en matière de pollution ont été atteints en raison de la baisse du nombre de voitures Diesel, des émissions moindres des nouvelles voitures thermiques et des (de plus en plus) nombreuses voitures électriques.
Et la mairie de Berlin est aussi très claire pour le parking : se garer à Berlin doit rester simple et abordable. Pas question donc d’emboiter le pas de Paris et de tripler les tarifs pour les SUV. Pour la petite histoire, les résidents paient même en moyenne 12 euros par an tandis que la ville construit des parkings là où c’est possible. La ville a même décidé de construire un nouveau morceau d’autoroute, la A100. Il s’agit d’un projet toutefois controversé, car il nous ramène aux années 1950 avec la toute puissance de l’automobile. Il y a sans doute un juste milieu à trouver.
Un équilibre reste effectivement à trouver. Aussi chez nous à Bruxelles par exemple où les mesures radicales et parfois peu sensées pleuvent. Ramener un peu de logique, de diversité et de douceur dans l’approche serait certainement bénéfique tant pour les automobilistes bruxellois que pour les navetteurs et les riverains. À méditer à l’approche des élections, chers politiciens !
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