C’est un bras de fer qui dure depuis plusieurs mois : d’une part, l’Europe souhaitait introduire des règles très strictes pour la future norme de dépollution Euro 7 pressentie comme la dernière avant l’obligation de vente des voitures électriques en 2035 tandis que de l’autre côté, les constructeurs automobiles freinaient des 4 fers, arguant que leurs investissements étaient déjà suffisamment conséquents pour arriver à construire des voitures électriques.
Ce lundi, les 27 ministres de l’Industrie de l’Union européenne se finalement sont mis d’accord pour édulcorer la proposition de la Commission européenne sur les émissions des véhicules. Le bras de fer est donc gagné par l’industrie, défendue par certains pays, comme France et l’Italie. De ce fait, le texte proposé est un compromis qui maintient les conditions d’essai et les limites d’émissions de la norme Euro 6 pour les voitures et les utilitaires légers.
Des investissements injustifiés ?
L’Italie, la France, la République tchèque ainsi que cinq autres États réclamaient des règles moins strictes, craignant que les nouvelles règles (assez drastiques) proposées pour les polluants comme les oxydes d’azote ne mobilisent trop d’argent censé être utilisé pour la transition vers la voiture électrique. Selon eux, les investissements étaient beaucoup trop importants en regard du faible gain qu’on aurait pu obtenir à l’échappement.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Cela dit, cet assouplissement est salvateur pour des marques à petits volumes comme Ferrari, Lamborghini, Maserati, symboles du « Made in Italy » et qui produisent environ 50.000 voitures par an.
Qu’en penser ? Que l’Europe a peut-être manqué de convictions dans ce dossier, car il est nécessaire de lutter contre les polluants atmosphériques auxquels le transport routier contribue largement et qui entraînent des dizaines de milliers de décès prématurés en Europe chaque année. Car il s’agit avant tout d’un dossier de santé publique. Maintenir une ligne (plus) dure aurait donc eu des avantages sur cet aspect, d’autant qu’on imagine que les modèles Euro 7 allaient rouler pendant une très longue période et notamment dans les mains des automobilistes qui n’auraient pas eu les moyens de passer à la voiture électrique.
Bien sûr, il est parfaitement compréhensible que les constructeurs aient besoin de fonds importants pour assurer leur transition vers la voiture électrique. Cela dit, cette position va probablement entraîner d’autres discussions, comme celles autour des zones de basses émissions dans les villes qui envisageaient d’éradiquer rapidement les modèles Euro 6. Or, si les Euro 7 se situent au même niveau de pollution, ça va être difficile à défendre.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be