Sur le parking de l’aéroport de Faro, notre Ceed blanche d’essai ne se fait pas remarquer. On dirait une voiture de location parmi les autres. Elle pourrait être japonaise, coréenne, allemande…
Alors que le design représentait la principale raison d’achat de la Cee’d (cité par 41% des acheteurs, pour une moyenne de 31% sur le segment), la Ceed (sans apostrophe) apparaît plus sage. Finies les lignes tendues vers l’avant : le trait est désormais horizontal. Un peu plat, diront certains… Drôle de choix de la part de Kia, qui a pourtant fait du design son cheval de bataille depuis tant d’année et l’arrivée du fameux Peter Schreyer à la tête de ce département ? A priori, oui. Mais il y a une explication. Et une fois de plus, on va devoir vous parler SUV ! Kia estime en effet que désormais, ceux qui recherchent l’originalité dans le segment C des petites familiales se tournent vers un SUV (C ou… B, d’ailleurs). Plus la peine, donc, de s’y faire remarquer avec une 5 portes flamboyante. D’ailleurs, la Golf ne reste-t-elle pas, et de loin, la référence absolue de la catégorie !? Fort de ce constat, Kia nous a donc pondu une Ceed hatchback très loin d’être moche, mais vraiment passe-partout. Et comme pour bien dire « la récréation est finie », la marque coréenne a carrément abandonné la version 3 portes « coupé ».
Mais il y a un « mais » très important : l’appellation Proceed, dont bénéficiait cette dernière, va être reprise dès la fin de cette année par une nouvelle version hyper-prometteuse de la Ceed, une sorte de « break de chasse » donc le design promet énormément. J’ai pu voir la voir en exclusivité et en secret il y a quelques mois lors d’une visite au quartier général de Kia Europe à Francfort et je peux prédire qu’elle va faire le buzz !
Kia va donc rapidement proposer trois Ceed : cette 5 portes disons « neutre » ; un break classique promettant le meilleur espace de chargement de la catégorie (625 litres, soit 15 de plus que la 308 SW et 20 de plus que la Golf Variant), et ce futur « shooting brake » qui devrait attirer les déçus de la nouvelle 5 portes mais aussi certains acheteurs de SUV, qui devraient être ravis de pouvoir opter pour un véhicule au look ravageur mais moins haut sur pattes. Et voilà comment Kia entend s’imposer comme un « leader d’opinion » et un « faiseur de tendances ». Personnellement, j’y crois. On verra dans un an ou deux si j’ai raison…
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Le quasi-sans-faute
Revenons à notre Ceed 5 portes essayée en Algarve, pour prendre place à bord. Rien à dire, rien à écrire : Kia est pris en flagrant délit de « zéro défaut ». Pas sympa pour les journalistes : si on n’a rien à critiquer que va-t-on devenir !? Plus sérieusement, alors que dans l’ancienne Cee’d j’avais un gros problème d’espace pour mon genou droit qui venait buter dans la console centrale, Kia a eu la gentillesse de faire un peu de place pour les grands, et cela change tout. On est désormais super-bien assis, dans un siège très bien dessiné, face à un meuble de bord à la fois élégant et bien construit…
Et Kia a poussé le « vice » jusqu’à ne pas tomber dans le travers du groupe PSA (et d’autres), en prenant soin de laisser suffisamment de boutons pour ne pas devoir tout commander par l’écran tactile, que l’on peut d’ailleurs commander via une petite roulette (toutefois située un peu trop à droite, comme si Kia avait voulu privilégier les Anglais : ah ça y est, on a trouvé le seul petit défaut de ce cockpit) !
Petit passage par la banquette arrière, pour constater que l’habitabilité y a également progressé. On y a par exemple beaucoup plus d’espace pour les genoux que dans une nouvelle Peugeot… 508. Merci à la nouvelle plate-forme et au design extérieur un peu « carré » : la Ceed est clairement une des autos les plus accueillantes de sa catégorie. Et en plus, cet espace habitable hors-normes n’a pas été obtenu au détriment du coffre : avec 395 litres, elle se classe 2e de la catégorie !
Plus de sensations !
Après ce sans-faute statique, j’étais évidemment impatient de prendre la route. Ma première voiture d’essai est une 1.4 T-GDI 140ch. Le haut de gamme en quelque sorte, en attendant l’hybride annoncée pour l’an prochain.
Une mécanique sans histoire, souple et bien accordée à la boîte auto double embrayage. Là non plus, rien à redire, ça roule confortablement et on n’a jamais l’impression de manquer de quoi que ce soit.
Plus intéressante est la sensation globale ressentie au volant. Une impression de légèreté, et de faire corps avec l’auto. Pour le moment, nous sommes sur l’autoroute mais les quelques ronds-points pris pour y arriver et les grandes courbes qui nous emmènent vers la côte nous confirment que cette Ceed est une toute nouvelle auto. Oubliée la fadeur de l’ancienne. « Les plus grands reproches qu’on nous faisait concernant la Cee’d de deuxième génération, lancée en 2012, était son manque de dynamisme et un comportement trop sous-vireur », confirme Kia. « Nous avons donc travaillé sur cela, pour rendre la nouvelle Ceed plus agréable à conduire pour ceux qui aiment ressentir la route. »
Mission accomplie ! L’essai, plus tard, d’une version 1.0 T-GDI 120ch viendra confirmer ces progrès : la direction est précise et donne les bonnes informations, et le train avant ne se vautre plus dès le premier virage abordé un peu sportivement. On n’est pas encore au niveau d’une Mazda 3 ou d’une Ford Focus (du moins l’ancienne car je n’ai pas encore essayé la nouvelle au moment où je rédige ces lignes) mais on pourrait être au volant d’une Opel Astra, par exemple. Mieux qu’une Golf ou une Mégane, donc. Et finalement pas plus sous-vireur qu’une 308. Oui, c’est donc bien en ce domaine que la nouvelle Ceed est plus fun que l’ancienne ! Tout en se montrant au moins aussi confortable.
Personnellement j’aurais bien aimé un tel comportement dans une ligne plus affirmée mais attendons sagement la future shooting brake ! Si son ramage vaut son plumage, on va se régaler !
Quant au moteur 1.0, il est à peine moins performant que le 1.4. Très souple, il n’adore pas monter dans les tours mais ce n’est pas vraiment nécessaire. D’autant que la boîte manuelle est très agréable à manier.
Enfin, désolé, je n’ai pas eu le temps de tester la diesel. Mais ce genre de motorisation ne représente plus que 30% du segment (contre 72% en 2012 !) donc j’espère que vous ne m’en voudrez pas trop. Promis, on l’essayera dans le break Wagon, que nous devrions tester d’ici peu !
Ah oui, encore un mot sur les aides électroniques : la Ceed a tout ce qu’il faut et même bien plus que cela, ne vous en faites pas. Quant aux prix, ils restent plus que corrects vus le niveau d’équipement et la fameuse garantie 7 ans de Kia.
Conclusion
Assagie d’un point de vue esthétique, la nouvelle Ceed se montre par contre bien plus dynamique que l’ancienne. Vous pouvez la recommander sans aucune hésitation à vos amis. Mais pour notre part, nous attendons avec grande impatience la future et très prometteuse version shooting brake, prévue pour fin 2018 !
La Ceed 1.0 T-GDI en quelques chiffres
Moteur : 3 cylindres turbo, essence, 998cc ; 120ch à 6.000tr/min ; 172Nm de 1.500 à 4.000tr/min.
Transmission : aux roues avant.
Boîte : manuelle 6 rapports.
L/l/h (mm) : 4.310/1.780/1.470
Poids à vide (kg) : 1.222
Volume du coffre (l) : 395 – 1.291
Réservoir (l) : 50
0 à 100 km/h (sec.) : 11,3
Prix : 21.290€ TVAC
Puissance : 120 ch
V-max : 187 km/h
Conso. mixte : 5,4 l/100km
CO2 : 122 g/km
- Plus dynamique
- Toujours confortable
- Position de conduite enfin parfaite
- Ergonomie quasiment irréprochable
- Habitabilité/coffre
- Rapport prix-équipement toujours intéressant
- Garantie 7 ans
- Ligne (trop ?) assagie
- Commande d’écran tactile un peu trop à droite
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