Il faut rendre à César ce qui lui appartient. Car en réalité, c’est plutôt l’inverse : ce sont les Volvo EX30 et la Volkswagen ID.3 qui sont plutôt des alternatives à cette nouvelle Coréenne. La marque est particulièrement active. Et logique puisqu’après deux générations de Soul, le très réussi Niro disponible en hybride, hybride rechargeable et en électrique, l’EV3 arrive, mais uniquement en version électrique.
Ce modèle fait partie de la lignée des modèles EV déjà concrétisée avec les EV6 et EV9. Et dans les années qui viennent, on aura encore droit aux EV2 et EV5. En termes d’appellation, on fait difficilement plus clair. L’EV3 s’inscrit donc dans les véhicules compacts de cette gamme. Avec ses 4,3 m de long, elle est comparable la Volvo EX30, aux Volkswagen ID3/Cupra Born, à la Peugeot E-2008 ou à la Renault Mégane E-Tech.
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Plus aérodynamique que prévu
Au sein de sa catégorie, l’EV3 ne va pas faire de la figuration et elle affiche clairement son design de caractère. On note ainsi les panneaux anguleux autour des passages de roue, les ailes élargies, la légèreté de la carrosserie et les proportions très réussies. Cet ensemble est en outre souligné par les blocs d’éclairage à LED très particulier qui rendent cette EV3 identifiable de loin. En termes de stature, elle rappelle quelque part l’ancienne et très avant-gardiste BMW i3, notamment par le biais du pilier C qui semble faire flotter le toit.
Ce n’est pas très visible, mais ce design vise aussi (et surtout sans doute) à limiter la consommation et, de facto, à optimiser l’autonomie. Ainsi, l’EV3 est un peu plus étroite à l’arrière qu’à l’avant, ce qui est idéal pour réduire la traînée aérodynamique. Les ouïes de refroidissement actives, l’aileron, les petits guides aérodynamiques ou encore le soubassement entièrement caréné sont le fruit de nombreuses heures passées en soufflerie. Les poignées de porte disparaissent également automatiquement dans la carrosserie, ce qui réduit encore les turbulences. Sur la version de base toutefois, elles restent manuelles.
On soulignera un détail : il est a priori déconseillé d’opter pour les garnitures noires brillantes sur les versions les plus chères, car ces éléments sont tellement rugueux qu’on peut clairement prédire un vieillissement accéléré, surtout aux endroits plus vulnérables. Les panneaux d’habillage des versions meilleur marché sont en revanche fabriqués à partir de plastiques qui semblent plus robustes. L’EV3 est disponible dans huit coloris, dont le gris mat. Discret, mais néanmoins original.
L’habitacle est aussi empreint d’originalité et de soin. Comme partout aujourd’hui, deux grands écrans dominent la planche de bord avec, au centre, le système multimédia doté de la navigation de série. Toutes les fonctionnalités habituelles répondent présentes, y compris un système de paiement intégré pour le stationnement ou des services de streaming destiné à agrément les attentes lors de la recharge rapide.
Dans cette optique, une table dépliable est également disponible, logée dans le grand accoudoir central. On peut y poser un ordinateur portable qui peut d’ailleurs être alimenté par la prise 220 V située au bas de la banquette arrière. Ultra-pratique !
La position de conduite est bonne, grâce aux nombreux réglages. Selon les concepteurs, Kia a investi dans un module très compact pour la climatisation, ce qui a pour effet d’avoir pu avancer de 6 cm la planche de bord au profit de l’espace pour les jambes à l’avant comme à l’arrière. Grâce à un empattement relativement long, les adultes trouveront d’ailleurs suffisamment d’espace à l’arrière. Le coffre est lui aussi assez grand pour une voiture de cette taille. À l’avant, il y a également un petit compartiment à bagages de 25 l, idéal pour stocker un câble de recharge. Il faut souligner que cet habitacle astucieux est l’œuvre d’un Belge : notre compatriote, Jochen Paesen, dirige en effet depuis plusieurs années le département de design intérieur de Kia en Corée du Sud.
Enfin, on épinglera aussi l’importante part de matériaux recyclés pour l’habitacle de l’EV3. C’est le cas par exemple des garnitures hautes de la planche de bord ou de la tablette dépliable. Certaines pièces sont même fabriquées à partir de déchets récupérés dans l’océan Pacifique. Belle approche.
Comme une batterie domestique
La plate-forme E-GMP de l’EV3 est similaire à celle des grands modèles Kia. Mais elle est un peu différente tout de même, en particulier pour le réseau de bord qui est ici en 400 V et non en 800 V pour des raisons de coûts. Cela signifie qu’il n’est donc pas possible de le recharger aussi rapidement qu’avec les autres modèles EV, même si une demi-heure ne semble pas un temps excessif pour récupérer de 10 à 80% du pack. La puissance maxi atteint les 128 kW en courant continu. La charge en courant alternatif peut monter jusqu’à 11 kW, mais pour 2026, les Coréens promettent aussi un chargeur de 22 kW.
L’EV3 est décliné avec deux batteries à refroidissement liquide et fournies par LG. Leur capacité est de respectivement 58,3 et 81,4 kWh. Dans les deux cas, il s’agit de batteries de nouvelle génération si on compare au Niro et leurs cellules présentent une densité énergétique augmentée d’un quart. La chimie retenue est une nickel-manganèse-cobalt (NMC) et pas une lithium-fer-phosphate (LFP) ce qui n’a rien d’étonnant puisque cette chimie devient une sorte de norme dans cette catégorie de voitures électriques (coûts encore). L’autonomie théorique de ces deux variantes est de respectivement 436 et 605 km.
Comme Tesla et Porsche, Kia a retenu un onduleur au carbure de silicium de chez l’Allemand Infineon. Cet élément permet de réduire les pertes d’énergie dues à la chaleur et d’améliorer le rendement énergétique du moteur d’environ 5%. Les responsables de Kia affirment que cela leur permet d’atteindre un rendement de 95%. À titre de comparaison, un bon moteur à combustion interne peut atteindre 40%, mais pas beaucoup plus.
La configuration des éléments est également différente de celle des plus grands modèles. Alors que ces derniers embarquent leur moteur sur l’essieu arrière (doublé d’un deuxième moteur à l’avant pour les intégrales), l’EV3 est une stricte traction. Les deux variantes du modèle sont équipées d’un moteur de 204 ch, ce qui permet de passer de 0 à 100 km/h sans problème. La version équipée de la petite batterie exige 7,5 s, l’autre seulement 2 dixièmes de plus, en raison du poids supplémentaire.
Kia indique tout de même que des versions à quatre roues motrices seront introduites plus tard avec, forcément, un moteur sur l’essieu arrière. La variante la plus puissante sera d’ailleurs appelée « GT », comme pour l’EV6. Toujours bon à savoir : l’EV3 est capable de remorquer jusqu’à 1 tonne.
Parmi les astuces, il faut aussi souligner que la batterie de l’EV3 peut être utilisée à d’autres fins qu’aux déplacements. Grâce à la prise de courant intégrée et au port de chargement (dans ce cas avec un connecteur), il est possible de brancher un appareil électrique d’une puissance maximale de 3,68 kW. La voiture peut aussi servir de batterie domestique et est même prête à être utilisée être intégrée dans le réseau. Toutefois, ce système V2G relève encore de l’avenir pour nous, car il n’existe pas encore en Europe.
De bonnes manières
L’EV3 se comporte très bien sur la route, mais avec le concours de quelques options supplémentaires. Les amortisseurs à sélectivité de fréquence ainsi que les coussins de suspension hydrauliques représentent en effet une combinaison qui absorbe parfaitement bien les chocs et les déformations. L’absence de bruits parasites est également à souligner, qu’il s’agisse du groupe motopropulseur, des roulements ou de l’aérodynamique. Bon, évidemment, le fait que l’EV3 pèse près de 2 tonnes se ressent, mais cela reste limité et l’engin se montre suffisamment agile, ce qui est aussi à mettre sur le compte des excellents pneus Hankook.
Le moteur électrique se montre souple et frugal. Lors de notre essai sur des itinéraires variés (et à une température idéale d’environ 18 C°), nous sommes parvenus à rester sous la barre des 15 kWh/100 km sans trop d’efforts. De quoi parcourir entre 500 et 600 km. Confortable !
Les différents modes de conduite méritent d’être mentionnés. On peut ainsi toujours utiliser les palettes au volant pour déterminer le degré de régénération au freinage, au point même que sur le 3e mode, la conduite peut presque devenir « one pedal », c’est-à-dire sans plus devoir utiliser la pédale de frein – ou presque. Il existe également un mode tout automatique qui ajuste la vitesse de la voiture à l’aide de capteurs et des nombreuses données GPS. Il faut un peu de temps pour s’y habituer et cela ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais au moins le système fonctionne en douceur et de manière plutôt appropriée. Il faut au moins essayer.
Un bon achat ?
Pour une voiture familiale, le prix d’entrée de 36.890 euros pour la version 58,3 kWh est à première vue élevé. Mais il faut relativiser et comprendre que face à la concurrence (Volvo ou Volkswagen), la proposition est en fait très intéressante. Avec un système de navigation, un régulateur de vitesse adaptatif et des capteurs de stationnement d’office montés, la version de base Business est déjà bien équipée. Si on souhaite monter en gamme, il reste encore les versions Earth, Business Plus et GT Line.
La version 81,4 kWh coûte, elle, 41.190 euros, une différence de prix considérable pour « seulement » une centaine de kilomètres d’autonomie. Cela dit, ce rayon d’action supérieur rendra aux yeux de beaucoup le véhicule beaucoup plus polyvalent. Notons encore la pompe à chaleur proposée en option à 1.000 euros. C’est un coût, mais pour une voiture électrique, chaque kilomètre compte, donc la dépense vaut probablement la peine.
Conclusion
Sous ses dehors un peu tape-à-l’œil, le nouveau Kia EV3 met l’accent sur la polyvalence. Les Coréens ont choisi de ne pas verser dans une puissance inutilement élevée ou dans des gadgets inutiles, mais de placer leur argumentaire dans le confort et la faible consommation d’énergie pour rendre ce crossover aussi abouti que possible. À ce titre, la version d’entrée de gamme avec la petite batterie est déjà suffisamment convaincante et elle n’est absolument pas à déconseiller. Et lorsqu’on ajoute l’équipement généreux, l’espace à bord et la finition soignée, on se dit que ce Kia EV3 est certainement l’une des meilleures voitures électriques de sa catégorie. Rien de moins.
La Kia EV3 81,4 kWh (2024) en chiffres
Moteur : 1 moteur électrique, 204 ch et 283 Nm, batterie NMC
Transmission : sur les roues avant
Boîte de vitesses : réduction unique
L/b/h (mm) : 4.300/1.850/1.560
Poids à vide (kg) : 1.930
Volume du coffre (l) : 460 à 1.250
Batterie (kWh) : 81,4
0 à 100 km/h (sec) : 7,7
Vitesse maximale (km/h) : 170 km/h
Autonomie (WLTP, km) : 605
Consommation (WLTP, kWh/100 km) : 14,9
CO2 : 0 g/km
Prix : 41.190 euros
Taxe de mise en circulation : Flandre : 0 euro, Wallonie et Bruxelles : 61,50 euros
Taxe de circulation : Flandre : 0 euro, Wallonie et Bruxelles : 100,98 euros
- Faible consommation
- Design de caractère
- Bon confort (avec des jantes de 17 pouces)
- Puissance de charge suffisante (DC)
- Revêtements brillants des boucliers vulnérables
- Visibilité insuffisante (épaisseur des montants A)
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