Parce que la voiture électrique n’est pas encore l’apanage de tous, la majorité des automobilistes font encore le plein à la pompe et cela durera encore quelques années. Et, bien entendu, il s’agit d’une action répétitive qui, avouons-le, est exécutée machinalement et parfois distraitement.
Dans ce contexte, il arrive qu’on puisse se tromper. Parce que la pompe à laquelle on se rend n’est pas l’habituelle. Parce qu’on a une nouvelle voiture ou encore parce qu’on est en vacances à bord d’une automobile qu’on a louée. Ou encore parce qu’on ne fait tout simplement pas attention. Mais que faire quand on se trompe ?
Le plein de Diesel avec un moteur essence
Selon les experts de la Karel de Grote Hogeschool interrogés par HLN, il y a toute d’abord une différence à faire entre les erreurs commises sur une voiture à essence ou une Diesel. En effet, si on fait le plein de Diesel dans une voiture essence par exemple, il faut s’arrêter le plus rapidement possible lorsqu’on en prend conscience. Certes, la voiture va démarrer, mais le moteur va être fortement perturbé et il va se mettre à fumer copieusement.
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La meilleure option est de ne pas rouler et de faire vidanger le réservoir de même que le circuit d’alimentation en carburant. Et il ne faudra pas que vidanger. Il faudrait idéalement aussi rincer le circuit, car le Diesel est un carburant gras et collant. Il faudra aussi changer l’huile moteur ainsi que remplacer les bougies d’allumage qui auront été laminées par le Diesel. Conseil : lors du prochain plein – d’essence cette fois –, il est conseillé d’utiliser un additif de nettoyage et qui débarrassera les derniers recoins des résidus de Diesel.
Les dommages subis par le moteur seront variables selon qu’il s’agit d’un moteur plus ou moins perfectionné. Ainsi, un moteur atmosphérique d’il y a 10 ans résistera mieux qu’une récente mécanique suralimentée et dotée des dernières technologies en date. Notons tout de même que cette erreur est en général peu plausible. Pourquoi ? Tout simplement parce que les diamètres du pistolet et du goulot de remplissage ne le permettent plus : le pistolet ne rentre plus dans le goulot.
Le plein d’essence dans le moteur Diesel
Faire l’erreur inverse est par contre plus fréquent. Et plus problématique. Car mettre de l’essence dans un modèle Diesel implique qu’il ne faut surtout pas le démarrer par la suite. Car le Diesel est lubrifiant et l’essence ne l’est absolument pas. L’essence est, un peu comme le gaz, un carburant nettement plus « sec ». Si l’automobiliste s’en rend compte, pour sauver son moteur, il devra impérativement faire appel à un dépanneur qui dépêchera la voiture chez le garagiste pour vidanger le réservoir. Si au contraire, il démarre et roule, les dommages seront irréparables et le moteur bon pour la casse. Ce qui, avec les technologies actuelles, amène rapidement à une facture de plusieurs milliers d’euros en fonction du moteur concerné (3, 4, 6 cylindres) ! Car en très peu de temps, les pistons, les parois des cylindres – le bloc moteur donc – seront impactés.
Les autres erreurs
D’autres « erreurs » existent également. Mettre de la SP98 à la place de la 95 ou vice versa ? Cela n’a aucune incidence, tout simplement parce que l’indice d’octane est simplement un indice de détonation pour le carburant. La SP98 est ainsi utilisée dans les moteurs performants où des points chauds résiduels peuvent être observés après une utilisation intensive. La SP98 permet simplement d’éviter le phénomène d’auto-allumage, rien de plus. Et les mélanges n’ont, eux, aucun impact, sauf cas très particulier.
Il faudra simplement prêter plus attention à la teneur en éthanol pour les véhicules qui restent longtemps à l’arrêt : motos, oldtimers, car une plus forte teneur (E10 plutôt que E5 par exemple) accroît l’absorption d’humidité, ce qui est néfaste pour les moteurs et les conduits.
Les autres additifs
Aujourd’hui, les moteurs Diesel sont dépollués par des catalyseurs Denox à injection d’AdBlue qui exigent aussi des ravitaillements à échéances. Il est peu probable qu’une erreur puisse se produire, comme mettre de l’essence dans ce réservoir spécifique. Si cela se produisant, cela exposerait à d’importantes réparations.
En général, il est conseillé en cas d’erreur de filer tout droit chez le garagiste et de faire vérifier et nettoyer le circuit emprunté par le carburant. Les interventions coûtent en général cher, ce n’est pas un secret. Ainsi, selon les informations récoltées par HLN auprès de spécialistes, remplacer un filtre à carburant, mais aussi la pompe ou les conduits coûte vite plus de 1.000 euros. Et c’est sans compter sur les injecteurs, dont le prix unitaire (fonction du nombre de cylindres) peut atteindre plusieurs centaines d’euros en fonction de la technologie utilisée.
Faire nettoyer un circuit coûte autour des 300 euros, une vidange et le remplacement du filtre entre 100 et 200 euros tandis qu’un diagnostic peut vite monter jusqu’à 150 euros. Quand ce ne sont pas des pièces plus délicates. Bref, mieux vaut ne pas être trop distrait en faisant le plein…
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