Les ventes de voitures hybrides rechargeables dépassent celles des électriques

Retournement de situation sur le marché automobile européen : alors que l’électrique est censée s’imposer, ce sont les hybrides rechargeables qui s’imposent dans les ventes selon les dernières données de l’ACEA. Un revirement qui va se poursuivre ?

Publié le 27 mars 2024
Temps de lecture : 4 min

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À terme, la voiture électrique est censée s’imposer sur les marchés. Elle devrait d’ailleurs devenir majoritaire dans les ventes d’ici 2035. En Belgique, sa part de marché augmente en tout cas : 19,6% en 2023, contre 10,3% en 2022. La progression est donc soutenue. Sauf que cette situation ne vaut en fait que pour la Belgique où les voitures de société qui bénéficient d’un traitement fiscal plus qu’avantageux représentent aujourd’hui 70% des ventes de voitures neuves.

Si l’on considère l’Europe par contre, les choses sont très différentes. Et même étonnantes, car selon les chiffres de Dataforce rapportés par l’ACEA (association des constructeurs automobiles européens), les ventes de voitures hybrides rechargeables ont augmenté de… +12% rien que sur le mois de février 2024, à 72.376 unités. Cette progression est en fait bien plus importante que celle des voitures 100% électriques qui ont augmenté de +10,3% au cours de la même période. Il s’agit toutefois d’un pic, car la tendance pour les PHEV est malgré tout à la baisse sur l’ensemble de l’année : -2,4% en 2023 par rapport à 2022 sur un marché qui a augmenté de +13,7%. Cela dit, cette hausse interpelle et pose la question de sa durée dans le temps.

Un changement de paradigme ?

Les chiffres de Dataforce montrent que ce sont les hybrides rechargeables qui progressent le plus. Les voitures hybrides « simples » ou autorechargeables sont, elles, moins demandées, ce qui semble normal, car leurs performances environnementales sont, sur le papier, moins démonstratives en termes d’émissions de CO2.

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La situation est donc surprenante, car l’hybridation rechargeable est considérée comme une technologie de transition. Mais le fait est là : dans un contexte de ralentissement des ventes de voitures électriques partout dans le monde, les constructeurs automobiles comptent de plus en plus sur les voitures PHEV pour atteindre leurs objectifs en matière d’émissions de CO2. Et comme les hybrides rechargeables affichent de plus en plus des bilans WLTP inférieurs à 20g/km grâce à des batteries qui peuvent alimenter la voiture sur plus de 100 km, le modèle est techniquement très convaincant. Et encore plus auprès du public qui y trouve naturellement une sécurité psychologique (autonomie).

Une fausse promesse ?

Cela dit, si les voitures hybrides rechargeables présentent très bien sur le papier, il ne faudrait pas oublier que d’un point de vue environnemental, leur bilan n’est pas si neutre. D’une part parce qu’il faut construire deux groupes motopropulseurs pour un seul véhicule (un thermique et un électrique) et, d’autre part, parce que le privilège de batteries de plus en plus grosses influe aussi sur ce bilan. Et il faut aussi compter avec le fait qu’une frange des utilisateurs ne les recharge pas assez régulièrement. De ce fait, l’Union européenne récolte d’ailleurs les données des véhicules hybrides rechargeables dotés d’un système de diagnostic embarqué, et ce afin de revoir (à la hausse, forcément) les exigences d’homologation.

Les constructeurs poussent les PHEV

Mais il n’empêche, la tendance est là et elle est largement soutenue par les constructeurs automobiles qui s’attendent à ce que les ventes d’hybrides rechargeables soient stables, alors qu’on s’attendait au contraire à ce qu’elle chute et qu’elles précipitent les modèles PHEV dans les allées des musées automobiles. Les marques font la promotion de ces motorisations et elles annoncent que s’il fallait augmenter l’offre d’hybrides rechargeables, cela ne poserait pas de souci. C’est ce qu’a déclaré Jochen Goller, patron des ventes de BMW tout comme le PDG d’Audi, Gernot Dollner, qui indique que « les moments de fluctuations dans la transition [et la demande plus élevée pour les PHEV] pourraient amener à des réactions [des industriels]. »

Cette vision rejoint celle déjà revendiquée de Mercedes, mais aussi de Renault et encore du chinois BYD qui a annoncé qu’il allait lancer une version rechargeable de son SUV de moyen de gamme, le Seal. Il semble que l’hybridation rechargeable soit surtout privilégiée pour les SUV, plus lourds et donc émetteurs. En février 2024, le top des ventes de modèles PHEV s’établissait comme suit : Volvo XC60 (4.277 unités), Porsche Cayenne (3.596 unités), Mercedes GLC (3.399 unités), Ford Kuga (2.984 unités) et BMW X1 (2.570 unités).

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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