Le principe de la voiture de société est une exception fiscale unique dans le monde. Et elle est belge. Ce dispositif a été mis en place pour compenser la taxation importante sur les revenus du travail ainsi que pour soutenir l’industrie automobile belge qui, dans les années 1980 et 1990 a été florissante avant que la plupart des usines ferment (Renault Vilvoorde, Opel Anvers, Ford Genk, etc.). Cela dit, la voiture de société est aussi régulièrement décriée, notamment pour des raisons d’empreinte écologique, car ceux qui disposent de cet avantage l’utiliseraient sans compter.
Souvent remis en question, l’engouement pour la voiture de société ne semble toutefois pas faiblir chez nous. Bien au contraire, alors qu’on imaginait que les futures restrictions fiscales (l’obligation de transition vers des véhicules électrifiés ou 100% électriques) et le télétravail structurel aurait quelque peu freiné cette pratique.
Selon le groupe Securex qui s’est appuyé sur les données de 9.648 entreprises et de 39.378 salariés du secteur privé, le nombre d’employés qui bénéficient d’une voiture de société aurait augmenté de 7% entre début 2019 et mi-2022. La part des travailleurs sous contrat à durée indéterminée disposant d’une voiture de société est passée de 23,4 % à 25 % du total », indique Securex.
Moins de voitures de société à Bruxelles
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Cela dit, cette augmentation n’est toutefois pas observable partout. En effet, à Bruxelles, la part des bénéficiaires s’est contractée de 25% à 22,4% si on se fonde sur la localité de l’enregistrement des véhicules – donc sur l’adresse de l’entreprise et pas sur celle du bénéficiaire. Selon Securex, cette décrue observée dans la capitale découle d’une utilisation accrue des moyens de transport alternatifs tandis que les entreprises seraient aussi plus enclines à proposer d’autres avantages à leurs salariés que la voiture de société.
En Flandre et en Wallonie par contre, la part reste croissante, car les entreprises considèrent qu’il s’agit d’un élément de rémunération plus avantageux fiscalement étant donné que celle-ci coûte moins cher que du salaire brut. Cette tendance à la hausse s’explique par ailleurs par la pénurie actuelle de talents et les difficultés à recruter du personnel de valeur. De ce fait, la guerre des packages salariaux est donc ouverte et la voiture de société y trouve forcément une place de choix. Dans ce contexte, le fait de devoir dénicher un talent qui réside plus loin qu’à l’habitude constitue aussi un facteur décisif.
Une hausse sur le long terme ?
Même si certains partis souhaitent voir disparaître la voiture de société (même les électriques), la menace sur la voiture de société semble faible actuellement et tout porte donc à croire que la pratique continuera de se généraliser, surtout dans un contexte fortement inflationniste. En effet, l’élargissement à d’autres catégories salariales de l’entreprise de la voiture de société pourrait permettre à celles-ci de réduire la pression de l’indexation des salaires qui, rappelons-le, s’élèvera à environ 10% en janvier 2023.
Les données de Securex montrent aussi que les entreprises ne rechignent pas à acquérir des voitures de société électriques dont le prix d’achat est certes plus élevé, mais dont la déductibilité est nettement supérieure (100%). Cela dit, ce phénomène est surtout observable dans les PME et moins dans les grandes entreprises, car il est plus facile d’électrifier un parc de 5 voitures que de 100.
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