La voiture de société en Belgique est un système assez unique dans le monde. Et ces dernières années, on a constaté à quel point cette forme de rémunération gagnait en popularité. La preuve : le marché de la voiture de société a pesé pendant des années pour 70% des immatriculations de voitures neuves, un taux toutefois retombé autour des 60% aujourd’hui.
Chaque année, le secrétariat social SD Worx livre une analyse de ce marché. Ou plutôt de la tendance des employeurs à octroyer plus ou moins de voitures de société à leurs employés. Et patatras : pour la deuxième année consécutive, la proportion de bénéficiaires d’une voiture de société a baissé. Alors qu’en 2022, 14,8% des employés s’étaient vu proposer une voiture de société, ce taux est passé à 14,6% en 2023 tandis que l’an dernier il est même tombé à 14% selon SD Worx.
Toutes les régions
L’analyse de SD Worx montre que la baisse n’épargne aucune région et qu’elle s’observe aussi pour les salariés les plus jeunes (-30 ans), un phénomène qui s’explique par le fait que les employeurs n’accordent cet avantage qu’après un certain temps. Et on les comprend : les jeunes changent plus facilement d’entreprises, ce qui peut mettre l’employeur dans l’embarras puisque celui-ci peut alors se retrouver avec un véhicule inutile sur les bras.
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On peut toutefois s’étonner de cette tendance à la baisse, car tant l’employeur que l’employé y trouvent des bénéfices : déductibilité à 100% et coûts réduits au minimum pour l’utilisation d’une voiture.
Des voitures trop chères ?
SD Worx avance plusieurs pistes d’explication face à cette baisse. Est-ce conjoncturel ou structurel ? Et là, SD Worx pointe le fait qu’un des problèmes pourrait résider dans l’augmentation du prix des voitures. Les valeurs catalogue n’ont en effet cessé d’augmenter tandis que les voitures électriques sont aujourd’hui plombées dans les formules de leasing par des valeurs de reprise qui s’effondrent – car elles ne trouvent pas preneur sur le marché de l’occasion.
Ainsi, en 2024, la valeur médiane des nouvelles voitures a augmenté de +8,7% par rapport à 2023, à 43.800 euros contre 40.280 euros.
Mais il y a d’autres facteurs. Ainsi, la mise en place de plus en plus large de plans dit « cafétéria » au sein des entreprises qui permettent aux employés d’opter pour d’autres moyens de transport et des formes de rémunération alternatives, comme une intervention dans les frais de logement (location ou frais hypothécaires). Ce changement d’approche de la part du travailleur s’explique aussi par le fait que ceux qui bénéficient de voitures de société ne sont pas toujours contents non plus (30%). SD Worx cite les principales plaintes qui concernent les voitures de société : indisponibilité du modèle souhaité, délais de livraison, mais aussi baisse en gamme et de standing (en raison des prix plus élevés), augmentation des impôts pour les modèles thermiques (et ils augmentent encore en 2025) ou encore l’intervention jugée parfois insuffisante de l’employeur dans l’installation de la borne ou le remboursement des frais d’électricité à domicile pour les voitures électriques. Jamais content, le travailleur belge ?
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