La semaine dernière, Philippe Henry, le ministre wallon du Climat (Ecolo), a présenté son plan Climat au gouvernement. Ce texte prévoit toute une série de propositions visant à réduire l’empreinte carbone de la Wallonie à l’horizon 2030, et ce dans tous les secteurs. Le défi est de taille, car il faudrait réduire les émissions de 55% à cette échéance. Naturellement, tous les secteurs sont concernés dont les transports lequel devra réduire ses émissions de 4% par an.
Parmi les mesures évoquées, le ministre a avancé l’idée d’une réduction des limitations de vitesse sur tout le territoire. Concrètement, les autoroutes du sud du pays seraient limitées à 100 km/h (au lieu de 120 km/h), les routes secondaires à 70 km/h (au lieu de 90 km/h) tandis qu’en agglomération, le 30 km/h serait généralisé, comme c’est le cas actuellement dans le Pentagone à Bruxelles (zones intra Petite Ceinture).
Levée de boucliers
Dans l’émission politique de ce dimanche sur RTL-TVI, plusieurs politiciens ont tiré à boulets rouges sur cette mesure de réduction de la vitesse. Paul Magnette (PS) et Georges-Louis Bouchez ont fait part de leur étonnement, car ledit plan ne fait pas consensus actuellement et il doit faire l’objet de discussions au sein du gouvernement. Le communiqué tel quel relève donc, selon eux, d’une certaine maladresse.
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Le PS et le MR se sont donc pour une fois montrés unis face à la proposition. Paul Magnette a indiqué qu’il n’était pas pour les méthodes punitives. Je ne crois pas que c’est en sanctionnant les gens qu’on va les convaincre de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique tandis que Georges-Louis Bouchez a indiqué qu’il s’agissait encore « d’une pièce à casser et qu’elle serait cassée ». Autrement dit, pas question que cela soit avalisé.
Quel but ?
Philippe Henry a précisé pour sa part que le plan Climat formait un tout et qu’il était à présent l’heure de discuter où on plaçait le curseur dans chaque secteur. Logique. Cela dit, ce type de mesure est évidemment très impopulaire et on se dit que les réactions violentes de Paul Magnette et de George-Louis Bouchez pourraient cacher une certaine démagogie.
Réduire la vitesse est certainement pénalisant pour les gros rouleurs, surtout dans le sud du pays où les distances sont souvent plus longues à couvrir. En outre, il faudrait aussi chiffre l’économie en CO2 d’une telle mesure. Et autrement que de manière purement théorique.
Certes il y a certainement une économie à retirer, mais cela doit être évalué en confrontant les autres actions menées dans d’autres secteurs et qui pourraient faire office de plus grand levier. En outre, on est loin du cas allemand et la limitation à 120 km/h dans notre pays apparaît plus que raisonnable. Idem pour les routes secondaires et en ville. Tout ceci nous promet en tous cas des débats houleux dans les semaines qui viennent au sein du gouvernement wallon.
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