Le moteur à ammoniac de Toyota va-t-il sauver le moteur thermique ?

Toyota travaille à un moteur thermique qui ne brûle ni essence ni hydrogène, mais de l’ammoniac. Son avantage ? Réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre. A-t-on enfin trouvé la solution d’avenir ? À voir, car l’ammoniac soulève d’autres inquiétudes…

Publié le 30 mai 2024
Temps de lecture : 3 min

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Partout dans le monde, les marques automobiles, les ingénieurs et les bureaux de recherche et de développement s’affairent pour trouver des alternatives aux carburants fossiles. Si la voiture électrique à batterie semble pour l’heure privilégiée, il y a toutefois lieu de diversifier les solutions de rechange. C’est pour cela que de nombreux travaux portent aussi sur l’hydrogène, les biocarburants, les carburants synthétiques, mais aussi sur d’autres substances capables d’être utilisées comme source d’énergie. Chez Toyota, on s’essaie manifestement à toute sorte d’alternatives, dont celle du moteur à l’ammoniac – le gaz donc, pas l’ammoniaque qui est une solution formée par la dissolution de l’ammoniac dans l’eau.

L’annonce est étonnante à plus d’un titre, car l’ammoniac est un produit chimique connu pour sa forte odeur et sa haute toxicité. On l’utilise parfois pour décaper les fours ou pour enlever des tâches sur des textiles. Mais chez Toyota, on ne s’arrête pas à ces considérations et on avance que ce moteur pourrait représenter une avancée majeure pour l’industrie automobile. Qu’en est-il ?

Sauver le moteur thermique

L’idée de Toyota est de pouvoir trouver une solution pour sauver les actuels moteurs thermiques et ainsi prolonger leur durée de vie grâce à une diminution significative de leurs émissions de CO2. Et justement, le constructeur japonais explique que brûler de l’ammoniac permet de réduire de 90% les rejets de gaz à effet de serre. De ce strict point de vue, ce serait déjà une victoire.

Cela dit, utiliser de l’ammoniac n’est pas tout. Car il faut encore réfléchir globalement aux impacts de son utilisation. En effet, si celui-ci réduit significativement les émissions de CO2, ce gaz très irritant et corrosif pose de vrais problèmes de santé publique. Car s’exposer à une concentration de 500 ppm dans l’air pendant 30 minutes suffit à provoquer des effets irréversibles sur la santé humaine. Il est clair que voir nos voitures tourner à l’ammoniac rendra les villes pestilentielles.

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Des capacités de production à développer

Autre problème : les capacités de production d’ammoniac nettement insuffisante aujourd’hui pour pouvoir envisager d’alimenter le secteur des transports. En effet, en Europe, seule l’Allemagne produit de composé chimique. Et en très petites quantités puisque le pays assure 1,5% de la demande mondiale. La Chine en revanche produit 26% de la capacité mondiale, la Russie 10% tout comme les États-Unis. Il y a donc d’emblée un déséquilibre et un risque de dépendance.

Enfin, dernier frein à cette technologie : la méthode de production dit « Haber–Bosch » qui est très peu efficiente et qui nécessite des quantités considérables d’hydrogène – NH3 ce qui signifie une unité d’azote pour 3 d’hydrogène. Il faudrait donc produire de l’hydrogène pour ensuite le transformer en ammoniac et donc mobiliser d’énormes quantités d’électricité. Là non plus, la formule ne semble pas être la meilleure. À suivre. Ou pas.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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