Pour beaucoup d’automobilistes, le contrôle technique reste une corvée dont il faut s’acquitter aux échéances. Certes, il est toujours contraignant de prendre rendez-vous, de se rendre au centre de contrôle, de faire la file et de payer. Mais ce système est aussi un garant de la sécurité des véhicules sans lequel il est probable que le nombre d’accidents augmenterait. Car un véhicule bien entretenu est un véhicule plus sûr, personne ne pourra le contester.
Or, les règles du contrôle technique évoluent régulièrement. C’est le cas en Flandre depuis ce 1er décembre 2024 – car la matière est (stupidement, osons le dire) régionalisée. En effet, le nord du pays a décidé de durcir les règles en matière de pneumatiques et, désormais, les véhicules qui sont présentés avec la limite du témoin (profondeur de rainure restante de 1,6 mm), le propriétaire se verra attribuer un carton rouge avec l’obligation de représenter la voiture endéans les 15 jours ou au plus tard deux mois après l’attribution de la carte rouge.
Et si le pneu est plus usé encore (l’usure dépasse le témoin), le conducteur sera interdit de circuler et il ne sera autorisé que de parcourir le chemin le plus court entre le centre, le lieu de réparation et sa résidence. Jusque là, ça se tient quand on sait que le pneu compte pour 50% de la tenue de route d’un véhicule.
Des inepties aussi
Mais il y a une autre règle qui s’ajoute à celle mentionnée ci-dessus : l’indice de vitesse d’un pneu sera désormais de 190 km/h (T), même si la voiture est capable de dépasser cette vitesse maximale. Et là, on peut clairement se poser la question de cette mesure. Qui n’a en fait aucun sens. Car un pneu d’indice T est conçu pour résister à une telle vitesse, mais pas à des allures supérieures. Or, rien n’indique que le propriétaire ne roule pas plus vite ou ne s’aventurera pas un jour ou l’autre sur le sol allemand avec l’envie de pousser alors son véhicule un peu plus loin qu’habituellement.
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C’est un non-sens, car jusqu’ici, l’indice de vitesse devait toujours correspondre à celui du certificat de conformité qui est en lien avec la vitesse maximale potentielle du véhicule. Opter pour des pneus de moindres performances peut donc clairement mettre en danger la sécurité des automobilistes et des autres usagers. Car ce n’est pas l’autocollant obligatoire à apposer sur le tableau de bord qui sera dissuasif. Voilà encore un critère auquel devront faire attention les acheteurs de voitures d’occasion.
À côté de cela, la Flandre impose aussi un marquage électronique indiquant si le pneu est conforme aux normes de sécurité européenne pour tous les véhicules immatriculés pour la première fois après le 1er janvier 2004. Ces mesures sont donc paradoxales : renforcer la sécurité d’un côté et la dégrader de l’autre...
La Wallonie change aussi
La Wallonie modifie aussi ses règles, mais ce sera à partir de janvier 2025. Au sud du pays, ces nouvelles règles concernant les pneus ne sont pas au programme et c'est très bien comme cela. Le changement concerne les espacements entre les visites pour les plus petits rouleurs. Désormais, les véhicules qui n’ont pas 8 ans et 110.000 km ne devront se présenter que tous les deux ans – au lieu de 100.000 et 6 ans précédemment. Rappelons qu’en Flandre, cet espacement atteint 8 ans et 160.000 km, mais essentiellement pour des raisons d’engorgement des centres d’inspection. La Wallonie reste donc plus logique, car les nouvelles règles sont là pour faciliter la vie des automobilistes qui roulent peu, une catégorie de personne qui, dans sa majeure partie, entretien correctement son véhicule ce qui ne pose pas de souci en matière de sécurité pour les conducteurs ou les autres usagers. C'est à souligner.
Ce qui reste perturbant, ce sont différences entre les différentes régions du pays sont non seulement de nature à perdre les automobilistes, mais aussi à mettre en danger leur sécurité dans certains cas. Comme l'idée de la Flandre d'autoriser le montage de pneus dont les performances peuvent être en-deça de celles de la voiture. Est-ce si difficile de s’aligner. Parce que finalement, les véhicules revendus passent les frontières que ce soit pour rouler ou être cédés. D’autres dissonances existent. Comme celle relative à la directive européenne 2014/45 qui indique que si un pare-brise présente une fissure de plus de dix centimètres, le propriétaire aura 15 jours par réparer. Elle est appliquée en Flandre, mais pas (encore) en Wallonie. N’est-il pas temps d’injecter un peu de logique et, finalement, d’égalité ?
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